Pour la première fois au Québec, le nombre de policiers victimes de voies de fait a été dévoilé et l’on constate que ce chiffre est en hausse en Montérégie et aussi à travers la province, si bien que l’Association des directeurs de police du Québec (ADPQ) croit que le déploiement de caméras portatives est l’une des solutions à envisager.
Selon les données rendues publiques récemment, on a dénombré 221 voies de fait sur les policiers en Montérégie en 2020 et ce chiffre est passé à 243 en 2022, soit près de 10 % de plus. On remarque également qu’à l’échelle du Québec, les agressions sont passées de 2095 en 2020 à 2 286 en 2022, soit un peu plus de 9 %. L’ADPQ a précisé à ce sujet qu’il existe une marge d’erreur dans la compilation de ces statistiques, tout en ajoutant que ces données représentent à tout le moins le minimum des voies de fait rapportées contre des membres de la force constabulaire.
Selon l’Association, plusieurs facteurs pourraient expliquer cette hausse, dont l’augmentation de la violence armée et des clientèles vulnérables, la banalisation de la violence à travers les différents médias sociaux ainsi que les effets postpandémiques.
« Lorsqu’un individu commet une voie de fait contre un policer, il envoie non seulement un message de non-respect de la fonction policière, mais également des lois qui encadrent notre société. Et ça, c’est inquiétant! D’autant plus, que le nombre de voies de fait contre les policiers a augmenté de près de 200 en 2022 », a mentionné Denis Turcotte, vice-président de l’ADPQ.
« Pour stopper ce phénomène, il nous faudra travailler sur plusieurs fronts et faire des choix stratégiques à court, moyen et long terme. En ce sens, des programmes tels que le déploiement d’équipes mixtes d’interventions psychosociales et policières de proximité et la valorisation de la fonction policière doivent continuer d’être financés par le gouvernement. Enfin, nous croyons que le déploiement des caméras portatives, tant attendu de la part des citoyens et des policiers, représente une solution intéressante », a ajouté Didier Deramond, directeur général de l’ADPQ.