Le développement de nouvelles places en CPE inquiète beaucoup à Sainte-Julie

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Le développement de nouvelles places en CPE inquiète beaucoup à Sainte-Julie
Dans la municipalité de Sainte-Julie par exemple, le ministère de la Famille compte sur plusieurs CPE pour répondre au besoin de nombreuses familles julievilloises qui sont paralysées depuis des années sur les listes d’attente pour une place en CPE. (Photo : Courtoisie)

Quel chaos indescriptible que l’actuelle pénurie de main-d’œuvre. La situation se vit depuis des années dans le réseau des centres de la petite enfance (CPE) et des bureaux coordonnateurs de la garde en milieu familial (BC). Toutefois, personne ne s’est formalisé de l’inquiétante situation, parce que les femmes-gestionnaires du réseau ont jusqu’à présent toujours tout pris en main pour éviter le pire.
Aujourd’hui, le pire est à nos portes.
Dans la municipalité de Sainte-Julie par exemple, le ministère de la Famille compte sur plusieurs CPE pour répondre au besoin de nombreuses familles julievilloises qui sont paralysées depuis des années sur les listes d’attente pour une place en CPE.
« Au CPE Julie-Soleil, nous avons un projet de nouvelle installation de 80 places. Nous sommes au début du projet et tout va bien pour l’instant, souligne France Mayeu, directrice générale du CPE qui gère déjà 3 installations sur le territoire. Mais qu’arrivera-t-il si je perds l’une de mes adjointes? J’ai besoin de chacune d’elles pour réaliser notre projet et pour le rendre effectif : en perdre une, et le CPE sera dans le trouble! Il faut absolument comprendre que si nous avons vivement applaudi la hausse salariale des éducatrices au printemps passé, celle-ci n’a été accompagnée d’aucun réajustement de l’équité interne. Ce qui fait que depuis des mois, plusieurs adjointes au Québec sont moins payées que les éducatrices! C’est une situation insensée. »
Annie Zizka, directrice générale du CPE Miel et Melon, abonde dans le même sens. « Diriger une installation, être responsable des ressources humaines, des budgets, du programme éducatif, des plans de développement professionnel du personnel, de l’accueil des parents, des plans d’intégration pour les enfants à besoins particuliers sont toutes des tâches qui incombent à nos adjointes, souligne celle qui œuvre à l’agrandissement de son installation. Sans elles, comment voulez-vous que de nouvelles installations soient ouvertes? Il serait logique que des éducatrices veuillent éventuellement devenir directrices adjointes : mais exercer plus de responsabilités, travailler plus d’heures, pour un salaire moindre? Impossible de penser que quelqu’un puisse être intéressé. »
La situation est similaire aux quatre coins du Québec. L’Association des cadres des centres de la petite enfance (ACCPE) évalue actuellement à 20% le nombre de directrices adjointes qui ont quitté le bateau pour aller travailler ailleurs, dans des postes où leurs compétences sont reconnues à leur juste valeur. Certaines sont même allées travailler au ministère de la Famille, qui trouve parmi les cadres des CPE une main-d’œuvre qualifiée, compétente et qui connaît les services de garde comme le fond de ses poches.
Rappelons que l’Association des cadres des CPE représente les 1800 cadres des centres de la petite enfance et des bureaux coordonnateurs auprès des représentants des employeurs et du ministère de la Famille. Elle a notamment pour mission de favoriser le développement des meilleures compétences de gestion chez les directrices générales et directrices adjointes des CPE/BC du Québec.

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