Originaire de Sainte-Julie, Julie Bellerose était aux commandes d’une sonde spatiale qui protège la Terre des astéroïdes!

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Par Daniel Bastin
Originaire de Sainte-Julie, Julie Bellerose était aux commandes d’une sonde spatiale qui protège la Terre des astéroïdes!
La sonde spatiale nommée Dart a frappé à une vitesse de plus de 22 500 km/h un astéroïde à près de 10 millions de kilomètres de la Terre. (Photo : NASA)
La Québécoise est cheffe de navigation du Jet Propulsion Laboratory de la NASA.

La scène a déjà été vue au cinéma d’Hollywood, notamment dans le film de science-fiction Armageddon : un astéroïde géant menace de s’écraser sur la Terre et faire des millions de victimes. La seule façon d’éviter le drame est que Bruce Willis, à bord d’une navette, fasse exploser la menace dans l’espace. Tout récemment, la réalité s’est rapprochée un peu plus de la fiction alors qu’une sonde spatiale de la NASA a fait dévier un astéroïde lors d’un test de défense planétaire. Et aux commandes de cette mission bien spéciale, on retrouve une Québécoise originaire de Sainte-Julie : Julie Bellerose.
Le 26 septembre dernier, à 19 h 14, la sonde spatiale nommée Dart a frappé à une vitesse de près de 22 500 km/h un astéroïde de 160 mètres de diamètre situé à plus de 10 millions de kilomètres de la Terre, alors que l’opération a été présentée en direct par la NASA.
« Il y avait un mélange de soulagement, de fierté, de joie et de beaucoup d’émotions! », a déclaré en direct du Maryland la cheffe de navigation du Jet Propulsion Laboratory de la NASA en entrevue le lendemain à la radio de Ici Première. « On était tous contents que ça se soit bien déroulé et que l’on ait frappé l’astéroïde! », a ajouté celle qui a avoué avoir versé une larme peu après la confirmation de l’impact.
La scientifique a expliqué que la mission consistait à frapper l’astéroïde Dimorphos et à ainsi faire varier son orbite afin de se préparer dans l’éventualité qu’un tel météorite mettrait réellement la Terre en danger. Il s’agissait d’une première tentative de déplacer la position d’un astéroïde ou de tout autre objet naturel dans l’espace. La mission était dotée d’un budget de 325 millions de dollars américain et la sonde avait été lancée l’an dernier, soit en novembre 2021.
Julie Bellerose a précisé que le travail n’est pas terminé, car elle et son équipe devront attendre les résultats des mesures de déviation et la nouvelle trajectoire de Dimorphos. Si cette mission s’avère concluante, cette prouesse scientifique pourrait être utilisée pour faire dévier un astéroïde qui menacerait la Terre seulement si la menace est connue longtemps à l’avance.
Mais l’ingénieure spatial a tenu à rassurer les gens : « Il n’y a pas de danger dans l’immédiat. On a quand même catalogué des millions d’astéroïdes et c’est improbable, même si ce n’est pas impossible, mais c’est pour ça qu’on fait des expérimentations ».
Objectif lune!
Sur les ondes de la radio, celle qui vit maintenant en Californie a parlé de son enfance à Sainte-Julie. « Ça faisait longtemps que je voulais travailler dans le milieu de l’espace. Vers les 15-16 ans, ça a commencé à m’intéresser vraiment. À ce moment-là, je ne savais pas quoi en particulier, mais je voulais travailler dans quelque chose qui soit relié à l’espace. J’ai poursuivi les opportunités qui s’offraient pour faire ça et, la NASA, c’est sûr que c’est une belle place pour travailler! »
Julie Bellerose a donc complété un baccalauréat en génie mécanique à l’Université McGill, une maîtrise en science et génie à l’Université du Michigan et un doctorat en génie aérospatial à la même faculté.
Elle a entre autres travaillé au Japon où elle a aidé à la navigation de la mission Hayabusa 2, une sonde développée par l’Agence japonaise d’exploration aérospatiale qui a été lancée en 2014 et qui a atteint l’astéroïde Ryugu en 2018. L’engin a prélevé des échantillons dans le but de les ramener sur Terre aux fins d’analyses. Elle est également responsable de la trajectoire de la mission Cassini de la NASA, en orbite autour de Saturne depuis 2004.
Une fois que la mission Dart sera achevée, Julie Bellerose devrait être cheffe de navigation pour une prochaine expédition lunaire.
Alors on résume, il y a une Québécoise, Farah Alibay, qui a piloté un robot sur Mars, et une autre, Julie Bellerose, qui a fait dévier la trajectoire d’un astéroïde et qui dirigera une mission sur la lune.
Et ça, ce n’est pas de la science-fiction!



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