Patinage artistique: un titre forgé dans la passion et la douleur

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Par Daniel Bastin
Patinage artistique: un titre forgé dans la passion et la douleur
La réaction de Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps, ici en compagnie de l’entraîneur en chef Josée Picard (à gauche) et la chorégraphe Julie Marcotte, a fait le tour du monde! (Photo : Courtoisie)

 

Selon les observateurs, le sacre de Deanna Stellato-Dudek et Maxime Deschamps en couple a constitué le coup de cœur des plus récents Championnats du monde de patinage artistique disputés il y a quelques jours à Montréal. Leur parcours est pour le moins inspirant et ce titre décroché devant les membres de leurs familles et amis est l’aboutissement d’un rêve, selon leurs propres dires.

Originaire de Chicago, Stellato-Dudek a dû mettre fin à sa carrière de façon prématurée à seulement 17 ans. Elle a subi une blessure à la hanche qui a freiné son élan, elle qui avait remporté l’argent deux ans auparavant aux Championnats du monde juniors. Mais la passion du patinage artistique est restée forte au point où elle a mis de côté son travail d’esthéticienne médicale afin de reprendre la compétition 16 ans plus tard, soit à… 33 ans.

Pour sa part Maxime Deschamps, de Vaudreuil-Dorion, a fait preuve d’une grande résilience, car il a sérieusement songé à prendre sa retraite avant de rencontrer Deanna et ce couronnement à Montréal a permis au patineur de 32 ans d’enfin vivre son grand rêve.

Des crampes qui menacent tout…

Les deux patineurs s’entraînent depuis des années à l’aréna de Sainte-Julie avec la chorégraphe Julie Marcotte et elle a été un témoin privilégié de leur ascension. « C’était l’euphorie! Ces athlètes s’entraînent tellement fort pour seulement avoir une chance de participer aux Championnats du monde et là, c’est devant les fans, les amis, la famille; il n’y a rien qui se compare! », a-t-elle expliqué au téléphone.

Après le programme court, le duo détenait une avance de quatre points sur le couple japonais Riku Miura et Ryuichi Kihara, mais rien n’était joué et peu de temps avant le programme long, quelque chose n’allait pas…
« Deanna était très malade avant le programme long… Elle ressentait des crampes au ventre – possiblement dues au stress et à la pression – qui l’immobilisaient et elle n’était même pas capable de s’échauffer…
Habituellement, elle fait de la course, des échauffements, des sauts, mais là elle a fait deux petites portées et c’est tout », a-t-elle avoué.

« Après l’échauffement, Josée Picard (l’entraîneur en chef) et moi on a décidé de lui « serrer la vis ». Nous, on size nos athlètes et on sait que c’est comme ça que Deanna carbure; on sait sur quel bouton peser. On lui a dit : « Tu ne fais pas une performance à 10 %, tu te donnes quand même à 100 % et si tu n’es plus capable, tu arrêtes, c’est tout! »

Lors de la conférence de presse par la suite, elle a avoué qu’elle avait besoin que ses entraîneurs lui parlent comme ça et ç’a fonctionné! Et quand c’est arrivé devant la foule de Montréal, c’était tout simplement exceptionnel, incroyable! », a lancé Julie Marcotte, qui a vécu elle aussi de moments magiques.













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