Depuis quelques années, la crise du logement s’est propagée dans différentes régions du Québec et la Montérégie n’a pas été épargnée. Malheureusement, les premiers à souffrir d’une telle pénurie sont les personnes les plus vulnérables. Ceux qui ont bien souvent peine à trouver un habitat adéquat répondant à leurs besoins.
C’est une des raisons pour lesquelles l’organisme L’Arc-en-ciel des Seigneuries effectue actuellement une étude sur les besoins en logements sociaux des personnes aux prises avec un trouble de santé mentale dans la région de la MRC de Marguerite-d’Youville et de Boucherville.
Dans le cadre de la recherche entreprise il y a déjà quelques semaines, les intervenants sont appelés à rencontrer des personnes de la région souffrant de problèmes de santé mentale, le tout afin de tracer un portrait fidèle de leurs conditions d’habitation et de bien cerner leurs besoins.
Au cours de la phase de l’étude se déroulant d’avril à juin, des personnes qui vivent, fréquentent ou travaillent avec des individus souffrant de problèmes de santé mentale et ayant des difficultés liées au logement sont également invitées à apporter leur contribution à la recherche.
« C’était déjà une urgence, mais ça nous est apparu encore plus clairement avec la pandémie, croit Chiara Benetti, doctorante en travail social et agente de recherche à L’Arc-en-ciel des Seigneuries. On le voit aux nouvelles, partout. Les besoins ont sensiblement augmenté. On parle de personnes ayant des problèmes de santé mentale qui sont confrontées à la précarité sociale, à la précarité économique, mais aussi à une précarité au niveau résidentiel. »
Approche globale
Si, au premier regard, les statistiques tendent à démontrer que le niveau de vie dans la région est plus élevé que dans d’autres secteurs, les municipalités qui la constituent ne sont pas pour autant à l’abri de ces problématiques.
« Nous vivons sur un territoire plutôt aisé, ajoute Mme Benetti. La problématique peut passer un peu inaperçue, mais pourtant, elle est là. C’est pourquoi il est important de demeurer en contact avec ces gens qui vivent des problèmes de santé mentale. C’est à ces intervenants que ces personnes vont parler de ce qu’elles vivent au quotidien, de leur précarité. Ça nous permet de prendre le pouls de ce qui est en train de se passer. »
Diverses études ont dernièrement prouvé que l’accessibilité à un logement adéquat fait partie des critères essentiels au maintien d’une bonne santé mentale, alors que le milieu de vie peut également contribuer au rétablissement de personnes souffrant de dépression, d’anxiété ou autres problématiques étudiées dans le cadre du projet de L’Arc-en-ciel des Seigneuries.
« Il faut repenser le logement à 360 degrés, avance Chiara Benetti. Quand on parle de quelqu’un qui n’est pas bien logé, on ne parle pas que de la qualité de l’appartement ou de sa taille. La localisation est aussi un facteur important. La personne doit avoir accès à des services, à son travail, à un réseau de transport public au besoin. Il faut avoir une vision globale de la problématique. »
Les résultats de cette étude ainsi que les recommandations formulées par l’équipe de recherche devraient être présentées en septembre 2021.
Si vous avez des problèmes de santé mentale depuis plus d’un an et que vous éprouvez des ennuis liés au logement et désirez participer à la recherche, visitez le site : arcencieldesseigneuries.org