Une pétition de 1 745 noms pour redonner l’ancien champ de tir fédéral à la population

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Par Daniel Bastin
Une pétition de 1 745 noms pour redonner l’ancien champ de tir fédéral à la population
Les signataires demandent au ministre de la Défense que le terrain de 4,5 km² soit transféré à un organisme comme la SEPAQ ou encore un organisme régional ou municipal compétent afin qu’il soit protégé du développement immobilier.

Le 20 octobre dernier, le député de Montarville, Stéphane Bergeron, a déposé à la Chambre des communes une pétition signée par 1 745 citoyens portant sur l’ancien champ de tir de la Défense nationale, soit un vaste terrain de 4.5 km² qui est adjacent au parc national du Mont-Saint-Bruno et également limitrophe des villes de Sainte-Julie, Saint-Basile ainsi que Saint-Bruno.
« Les signataires demandent au ministre de la Défense d’agir rapidement pour que le site soit transféré à un organisme comme la SEPAQ, relevant du Québec, ou encore un organisme régional ou municipal compétent, qu’il soit protégé du développement immobilier et que l’accès soit redonné aux citoyennes et citoyens pour une utilisation récréative dans le respect, encore une fois, des espaces réservés pour la préservation des espèces protégées », a mentionné le député lors du dépôt de la pétition à Ottawa.
Précisons que ce secteur appartenant au ministère de la Défense fait l’objet d’un processus de rétrocession depuis plus de deux ans. « Le terrain n’est plus utilisé depuis un certain temps et est maintenant verrouillé et surveillé, condamnant ainsi toutes les activités récréatives qui s’y déroulaient auparavant », a fait également valoir M. Bergeron.
« Le site, a-t-il poursuivi, compte pourtant des sentiers de vélo de montagne, de ski de fond et de raquette aménagés et entretenus dans le passé par des bénévoles, et ce, dans le respect des secteurs protégés pour la préservation d’espèces rares et en danger, et qu’il compte aussi des terrains de soccer, lui conférant un énorme potentiel récréotouristique pour la région métropolitaine. »
Pressions environnementales et politiques
Les pressions exercées sur le gouvernement fédéral dans ce dossier sont nombreuses, car plusieurs organismes de protection de l’environnement ont fait des demandes afin de préserver l’ancien champ de tir de l’armée. Parmi eux, on compte le Mouvement Ceinture verte qui a fait valoir qu’il s’agit d’une vaste zone tampon autour du parc national et qu’elle comporte des milieux humides, en plus d’être traversée par deux ruisseaux.
Pour sa part, le comité exécutif de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM), qui regroupe 82 municipalités, a adopté le 4 octobre 2017, une résolution demandant au ministre de la Défense nationale du Canada et au ministre des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec de conclure une entente afin d’intégrer ce vaste secteur parc national, dont la superficie est d’environ 8,8 km carrés.
La résolution de la CMM fait notamment valoir que les terrains fédéraux présentent plusieurs milieux naturels d’intérêt, dont des habitats essentiels pour la rainette faux-grillon de l’Ouest et le ginseng à cinq folioles, qui sont reconnus par la Loi fédérale sur les espèces en péril. Il est à noter à ce sujet que les sentiers actuels ont déjà été réaménagés avec l’aide de biologistes, en respect de l’arrêté ministériel (DORS/2018-169) sur la rainette faux-grillon de l’Ouest.
Il faut savoir dans ce dossier qu’avant d’envisager une annexion de l’ancien champ de tir au parc national du Mont-Saint-Bruno, le ministère de la Défense a entrepris une consultation formelle avec tous les groupes intéressés. Selon la politique du Conseil du Trésor, le terrain doit d’abord être proposé aux groupes des Premières Nations, avant d’être offert, dans l’ordre, aux autres ministères fédéraux, aux ministères provinciaux, puis aux municipalités.


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