Baisse estimée d’environ 10 % du PIB au Québec en mars en raison de la pandémie

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Par Daniel Bastin
Baisse estimée d’environ 10 % du PIB au Québec en mars en raison de la pandémie
Le gouvernement a repoussé d’une semaine la réouverture des commerces ayant pignon sur rue dans la grande région de Montréal, soit le 18 mai prochain. (Photo : Shutterstock)

Les acteurs économiques attendaient avec impatience la réouverture des entreprises le 11 mai, mais le gouvernement a jeté une douche d’eau froide sur leurs espoirs en repoussant d’une semaine la réouverture des commerces ayant pignon sur rue dans la grande région de Montréal, soit le 18 mai prochain.
Québec a toutefois maintenu le calendrier dans le secteur manufacturier ainsi que dans celui de la construction, partout à travers la province. « Avec les règles mises en place par la Commission des normes, de l’équité de la santé et de la sécurité au travail (CNESST) et les autorités de santé publique, on peut ouvrir graduellement ces secteurs », a fait savoir le premier ministre.
À une dizaine de jours de la réouverture progressive des écoles et des milieux de garde dans la grande région de Montréal, François Legault a réitéré que les parents ont le choix d’y renvoyer ou non leurs enfants. « Je le répète, les parents ont le choix. Si vous êtes trop inquiets, vous pouvez garder vos enfants à la maison. Et vous n’avez pas à vous sentir coupables. »
Le premier ministre a par ailleurs profité de son point de presse du 4 mai dernier pour mentionner que tous les enseignants qui souhaiteront porter un couvre-visage en classe pourront le faire, malgré le fait que ce ne soit pas une recommandation formelle des autorités de santé publique.
Baisse de 10 % du PIB
L’ouverture des commerces ayant pignon sur rue est donc attendue avec impatience par les gens d’affaires, car leur situation est pour le moins précaire. À ce sujet, notons que l’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a estimé de manière provisoire l’incidence de cette pandémie sur le produit intérieur brut (PIB) du Québec. Les premières estimations indiquent que le PIB réel au mois de mars subirait une baisse d’environ 10% attribuable aux perturbations économiques liées à la pandémie du coronavirus.
On indique par ailleurs que les secteurs de l’économie du Québec qui ont été particulièrement affectés en mars sont le secteur des arts, spectacles et loisirs, les services d’hébergement et de restauration, le transport aérien, le secteur de la fabrication de matériel de transport, les concessionnaires de véhicules et de pièces automobiles, les industries du film et de l’enregistrement sonore ainsi que la construction. Toutefois, les responsables de l’étude indiquent que plusieurs secteurs liés à l’alimentation et à la santé ont connu une hausse de leur production en mars.
Les cas des restaurants n’est toujours pas été décidé par le gouvernement et la situation est particulièrement difficiles pour les propriétaires, car une nouvelle enquête menée par Restaurants Canada révèle que la plupart des entreprises de services alimentaires du Québec n’auront pas les liquidités nécessaires pour pouvoir accueillir à nouveau leurs clients.
Pertes de 3,3 milliards
L’étude révèle que la plupart des restaurants auront de la difficulté à rétablir leur service aux tables et qu’environ sept répondants sur dix à un sondage indiquent être extrêmement ou très inquiets que leur entreprise ne dispose pas des liquidités nécessaires pour payer les fournisseurs, les loyers et les autres dépenses au cours des trois prochains mois.
Bien que le programme d’Aide d’urgence du Canada pour le loyer commercial (AUCLC) puisse apporter un soulagement à certains établissements, les obligations en matière de loyer demeurent un véritable enjeu pour beaucoup d’entre eux. On ajoute que 14 % des restaurateurs indépendants n’ont pas été en mesure de payer leur loyer en avril, et près de 20 % ne sont pas en mesure de le faire pour mai.
Il faut savoir à ce sujet qu’avant le début de la pandémie de la COVID-19, le secteur québécois des services alimentaires était une industrie au chiffre d’affaires annuel de près de 18 milliards de dollars qui représentait 4 % du PIB de la province et qui était au troisième rang des employeurs du secteur privé.
Si les conditions actuelles persistent, on prévoit une chute du chiffre d’affaires pouvant atteindre 3,3 milliards de dollars pour le deuxième trimestre de 2020 seulement, et le secteur pourrait être incapable de récupérer les quelque 175 000 emplois perdus en raison de la COVID-19.

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