La construction d’un quartier TOD dans le parc Saint-Charles à Varennes inquiète des citoyens

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
La construction d’un quartier TOD dans le parc Saint-Charles à Varennes inquiète des citoyens
Une pétition contre ce projet pouvant accueillir environ 150 familles, « Oui à la sauvegarde du parc Saint-Charles (non à la destruction de cet espace vert...) », a recueilli jusqu’à présent plus de 300 signatures.

Le projet de construction d’un quartier de type TOD (Transit Oriented Development) dans une portion du parc Saint-Charles, adjacent à la future Maison Véro et Louis, a suscité beaucoup d’inquiétudes et près d’une centaine de citoyens se sont manifestés lors d’une consultation publique qui avait lieu le 17 juin dernier.
Selon les plans du projet, la zone située du côté est de la rue Jules-Phaneuf devrait accueillir environ 150 familles d’ici cinq ans. Trois phases sont prévues, dont la première, la construction de la Maison Véro & Louis pour les autistes de 21 ans et plus, est en cours.
La deuxième phase concerne la construction en 2020 de deux immeubles de quatre étages comprenant 64 unités d’habitation locatives. La troisième phase, prévue normalement dans un horizon de trois à cinq ans, comprendrait quinze triplex, soit 45 unités d’habitation, et aussi 41 maisons jumelées.
Lors de la rencontre du 17 juin dernier, les citoyens se sont dits extrêmement déçus que le parc Saint-Charles soit dézoné en partie pour faire place à un développement résidentiel, d’autant plus qu’ils avaient rencontré le conseil municipal il y a plusieurs années au sujet de l’avenir de cet espace vert et ils avaient demandé qu’il soit préservé tel quel, ce à quoi les élus avaient semblé tout à fait d’accord à l’époque.
Ce changement de volonté a donc soulevé l’ire des citoyens. « Le maire dit qu’il s’agit d’une portion minime du parc Saint-Charles, mais elle devait rester intacte au départ et c’est ce qui nous fait le plus peur. Nous ne voulons pas que le reste de ce grand espace vert soit à nouveau utilisé à des fins résidentielles », a averti pour sa part Régent Boucher.
Une page FB et une pétition
Les gens présents ont aussi mentionné qu’ils auraient aimé que ce développement résidentiel se construise ailleurs sur le territoire de la ville, par exemple à la place de l’aréna Louis-Philippe-Dalpé, qui sera bientôt démoli, la Maison des aînés ou même les Galeries de Varennes, où l’on retrouve plusieurs locaux vides.
Parmi les points soulevés par les personnes présentes à la rencontre, il y avait aussi des inquiétudes au chapitre de la circulation aux abords de la rue Jules-Phaneuf, puisqu’ils craignent qu’elle ira en empirant avec la venue de 150 nouvelles familles dans le secteur.
Le 17 juin dernier, les citoyens se sont dits contre la venue de la troisième phase de développement, car les terrains appartiennent encore à la Ville de Varennes, ce qui n’est pas le cas pour les terrains de la phase 2 sur lesquels seront construites les 64 unités d’habitation locatives.
Une page Facebook, « Sauvegarde du parc Saint-Charles de Varennes », a été créée par la suite afin d’informer le plus de citoyens à ce sujet. De plus, une pétition contre ce projet, « Oui à la sauvegarde du parc Saint-Charles (non à la destruction de cet espace vert…) », a recueilli jusqu’à présent plus de 300 signatures.
Pour sa part, le maire Martin Damphousse a expliqué que la situation de Varennes a beaucoup évolué au fil des dernières années. La performance de la ville au chapitre industriel et commercial est pour le moins étonnante, mais il affirme qu’il y a un grand retard au chapitre résidentiel. Parmi les six municipalités de la MRC, Sainte-Julie a délivré pour plus de 106 M$ de permis de construction résidentielle; Saint-Amable 19,7 M$, Contrecœur 16,7 M$, Verchères 5,5 M$, Varennes seulement pour 3,2 M$, alors que Calixa-Lavallée en a pour près de 800 000 $.
Le parc sera une zone protégée
« Nous avons accueilli sur le territoire pas moins de 187 nouvelles entreprises et plus de 3 500 emplois à Varennes. Il y a de plus en plus de pressions de la part des travailleurs et des employeurs pour s’établir ici, sinon ils vont aller ailleurs », a fait valoir le maire Martin Damphousse. « Il y a très peu de secteurs où nous pouvons construire de nouvelles unités résidentielles. Il nous apparaissait souhaitable de le faire près d’un stationnement incitatif. »
« Je rappelle qu’il s’agit d’une petite portion du parc et je tiens à préciser que le conseil a l’intention d’établir une zone protégée sur l’ensemble du parc Saint-Charles, ce qui assurera sa pérennité. Tout changement exigerait l’aval des citoyens des alentours, ce qui rendrait la chose presque impossible, que ce soit pour les élus en place ou pour un autre conseil par exemple », d’affirmer Martin Damphousse.
« En ce qui concerne les terrains de la phase 3, oui la Ville est encore propriétaire, mais elle a une entente avec le promoteur et celle-ci n’est pas encore notariée. Le promoteur doit notamment obtenir tous les certificats environnementaux avant que l’on aille plus loin. Je ne m’attends pas à ce que l’entente soit entérinée avant 2020. D’ici là, j’ai bien entendu les commentaires des gens et nous allons en rediscuter au conseil », a souligné le maire.
De leur côté, les citoyens entendent être encore actifs dans ce dossier. « Nous ne voulons pas que le maire et le conseil croient qu’il s’agit d’un feu de paille! Nous allons continuer nos actions. Notre but est d’informer les plus de citoyens possible et on va faire valoir nos points de vue aux élus », a prévenu Régent Boucher.

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