Varennes veut adopter un règlement pour limiter le camionnage de nuit

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Par Daniel Bastin
Varennes veut adopter un règlement pour limiter le camionnage de nuit
La Ville de Varennes étudie présentement deux voies de contournement et le tracé qui longe l’autoroute 30 semble celui qui affecte le moins de résidences aux alentours. (Photo : Ville de Varennes)

La salle du conseil était remplie à pleine capacité le 21 août dernier et on remarquait tout particulièrement une vingtaine de citoyens du chemin de la Butte-aux-Renards, exaspérés par le bruit et les vibrations des 800 à 900 camions qui transportent chaque jour de la pierre de la carrière Demix Agrégats pour la construction du futur échangeur Turcot à Montréal.
Au cours de la rencontre, le maire a indiqué que la Ville veut adopter un règlement pour limiter le camionnage de nuit dans certains secteurs de la municipalité; étudier deux chemins de contournement pour que ces citoyens subissent moins de désagréments et finalement demander que la police soit plus présente pour faire respecter les limites de vitesse dans ce secteur.
Lors des nombreux échanges avec les citoyens et leur porte-parole, Richard Duff, le maire a mentionné que la Ville enclencherait dès le 28 août le processus pour faire adopter une réglementation similaire à celle de Saint-Jacques-le-Mineur.
Rappelons à ce sujet que cette municipalité de la Montérégie a adopté vers la fin de juillet dernier un règlement interdisant la circulation de camions sur certaines routes la nuit. Celui-ci limiterait le camionnage dans certaines rues de 21 h à 6 h du matin. De plus, il interdirait les activités d’exploitation industrielle de carrières, de sablières ou de gravières entre 18 h et 6 h, du lundi au vendredi, et à partir de midi le samedi. Ce geste de la municipalité a été posé à la suite de la reprise du transport de nuit dans certaines rues près de la carrière Saint-Jacques, acquise par Demix au printemps dernier.
Martin Damphousse a souligné toutefois que ce règlement de la municipalité de Saint-Jacques-le-Mineur doit être approuvé par le ministère des Transports du Québec et, qu’à sa connaissance, ce n’était pas encore le cas. Dans ce dossier, le MTQ doit notamment s’assurer que la carrière ait un autre accès pour que ses opérations puissent se poursuivre et qu’elle ne se retrouve pas cloisonnée à la suite de cette nouvelle réglementation.
Voie de contournement et policiers
Le maire a ajouté lors de l’assemblée publique que la Ville de Varennes étudiait présentement deux voies de contournement (voir le schéma ci-contre) et que le tracé qui longe l’autoroute 30 semble de loin celui qui affecte le moins de résidences aux alentours. Il a ajouté toutefois que le processus peut s’avérer long dans ce dossier puisqu’il nécessiterait entre autres une autorisation de la Commission de protection du territoire agricole du Québec (CPTAQ).
Le porte-parole des citoyens, Richard Duff, a aussi demandé au micro s’il était possible qu’il y ait une présence policière accrue sur le chemin de la Butte-aux-Renards, où le trafic est incessant dès 6 h le lundi matin jusqu’à minuit le vendredi soir, avec une reprise le samedi de 7 h à 17 h. Il a rappelé que plus de 200 camions passent sur leur route la nuit, ce qui fait que des citoyens du coin disent ne plus pouvoir dormir la nuit tellement le bruit les dérange.
Martin Damphousse a affirmé qu’il ferait une demande officielle à la Régie intermunicipale de police Richelieu/Saint-Laurent dès le lendemain à ce sujet, en plus de rencontrer le directeur dès que possible à cet effet. Il a prévenu par contre que le service de police couvre 17 municipalités et qu’il n’a pas le pouvoir de poster une voiture où bon lui semble.
Toutefois, lorsque le journal La Relève est passé dans le secteur pour prendre des photos, le 23 août en après-midi, un véhicule de la Régie était bien présent sur les lieux pour faire respecter la vitesse des véhicules.
Rappelons en terminant que le groupe de citoyens a déposé en juillet dernier une demande d’injonction à la Cour supérieure du Québec contre la Ville de Varennes et les trois entreprises KPH Turcot, Bau-Val et CRH Canada pour les désagréments que les résidents subissent. La demande a été rejetée, mais une deuxième injonction a été déposée et la cause n’a pas encore été entendue devant les tribunaux.

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