En marge de la tenue de la Commission de l’aménagement du territoire présidée par la députée de Taillon Marie Malavoy, la mairesse Caroline St-Hilaire a déposé la semaine dernière un mémoire dans lequel elle réclame le statut de région administrative distincte pour l’agglomération de Longueuil.
Précisons que cette requête a été effectuée au nom de la Ville de Longueuil et n’a pas encore fait l’objet d’une résolution au sein du conseil d’agglomération.
Troisième région en importance au Québec, le territoire des cinq municipalités liées dont la ville centre est Longueuil regroupe 406 000 habitants. L’agglomération de Longueuil fait actuellement partie de la Montérégie, une zone qui s’étend de Sorel à Vaudreuil, de la Rive-Sud aux limites des Cantons de l’Est et de la frontière canado-américaine. Selon la mairesse de Longueuil, les enjeux administratifs, économiques et politiques de l’agglomération sont davantage liés à la région métropolitaine de Montréal qu’au reste du territoire géographique de la Montérégie.
« Cette mesure n’entraînera pratiquement aucun coût et nous permettra de mieux tirer profit des initiatives gouvernementales qui répondent aux besoins de notre population, de nos organismes et de nos entreprises », a fait valoir Mme St-Hilaire. « Le projet de loi 34 est l’occasion de régler notre problématique », a-t-elle ajouté.
De son côté, le président de Développement économique Longueuil, Jacques Spencer, estime que cette demande de changement de statut émane d’un fort consensus des milieux économique, communautaire et politique pour qui les enjeux et intérêts de l’agglomération en ce qui concerne le développement économique et touristique, le transport en commun, l’aménagement du territoire et l’étalement urbain relèvent davantage d’une vision métropolitaine que montérégienne.
Appelé à commenter la requête de la Ville de Longueuil, le maire de Boucherville, Jean Martel, a exprimé une réserve quant à ce dossier. « Nous avons eu une présentation à ce sujet au mois de décembre dernier, mais les maires au conseil d’agglomération n’ont pas adopté de résolution en ce sens », explique M. Martel. À Boucherville, le conseil municipal compte discuter de ce sujet et prendre le pouls de la communauté d’affaires locale, des organismes du milieu et de la population avant de se prononcer. En septembre dernier, lors du Forum économique qui s’était tenu à Longueuil, un consensus s’était dégagé selon lequel l’agglomération aurait une voix plus forte pour se faire entendre si elle devenait une région administrative autonome.
Pour leur part, les députés péquistes qui représentent les villes de l’agglomération devaient rencontrer la mairesse de Longueuil lundi afin de soulever un certain nombre de questions au sujet des conséquences de cette requête. Ils veulent aussi voir quelle sera l’incidence d’une telle décision sur les autres régions de la Montérégie.