Des drones pour observer les tortues à Boucherville

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Par Diane Lapointe
Des drones pour observer les tortues à Boucherville
Site de ponte aménagé au parc de la Frayère. (Photo : La relève - Diane Lapointe)

Canards Illimités observe depuis 4 ans, grâce à des drones, les tortues de Boucherville. Elles se portent très bien, selon Thibault Roucal, chargé de projet en conservation, rencontré au parc de la Frayère qui abrite une grande population. L’utilisation de drones est une nouvelle méthode employée afin de les compter et de les étudier. Leur observation se trouve ainsi beaucoup plus facile qu’à l’œil.

Dans ce parc urbain situé à l’extrémité est de Boucherville, Canards Illimités a aménagé, il y a 25 ans, dans un milieu humide, un marais, pour offrir un refuge et un lieu de nidification sécuritaire à la sauvagine.

Depuis, le site accueille aussi trois variétés de tortues; la plus commune, la tortue serpentine, la tortue painte, et la tortue géographique. Cette dernière est en voie de disparition.

Le marais est entouré de digues. Elles ont été colmatées cette année par les équipes de Canards Illimités pour éviter les fuites d’eau et conserver le bon niveau. La végétation flottante autour y est abondante et les tortues viennent s’y nicher.

Souvent, pendant la saison de nidification, de mai à juillet, les tortues se déplacent pour pondre leurs œufs dans des nids. Le gravier en bordure de route est l’un des endroits de prédilection où elles nichent, explique le spécialiste.

Canards Illimités a donc aménagé à proximité du marais un site de ponte, dans un amoncellement de gravier, pour éviter que les tortues se déplacent vers la rue.

En compagnie de sa collègue Enora Coulaud, technicienne en conservation en environnement, M. Roucal mène un projet de recensement des populations de tortues à l’aide de drones, à Boucherville, ainsi que dans un autre marais, à Oka.

Le projet à Boucherville doit se terminer dans 2 ans. Ensuite, l’équipe procèdera à l’analyse des images capturées du haut des airs pour notamment déterminer si cet habitat est assez adéquat pour telle ou telle espèce de tortue et s’il y a des actions qui pourraient être faites, notamment afin de protéger la tortue géographique.

Pour l’heure, M. Roucal est optimiste. Selon ses observations sur le terrain, les tortues de Boucherville sont en bonne santé et stable. Il en a dénombré une soixantaine.

« Il y a une belle population et une bonne étendue d’eau. C’est vraiment parfait. Il y a des serpentines dont les carapaces peuvent faire jusqu’à un mètre de diamètre», note-t-il.

Le fait qu’il y a beaucoup de végétation sur les digues empêche les gens de marcher sur celles-ci. Les tortues ne sont donc pas embêtées par les humains et à l’abri des prédateurs, souligne-t-il.

On peut apercevoir les tortues entre 10h à 13h, au moment le plus ensoleillé de la journée. Elle se réchauffe sur des branches d’arbre ou des roches. Ensuite, elles retournent dans l’eau et ressortent au coucher du soleil pour reprendre de la chaleur, explique Mme Coulaud qui a aperçu 17 tortues peintes et 2 géographiques au moment de notre rencontre.

Conseils pour les protéger
– Les tortues tentent parfois de traverser les routes, surtout près des milieux humides, pour aller pondre dans les fossés. Vous pouvez les aider doucement à traverser les routes, mais ce, uniquement dans le sens de leur déplacement. Attention, certaines, comme la tortue serpentine, peuvent causer des morsures graves.
– Ne pas introduire d’espèces envahissantes dans les cours d’eau – ne déversez pas d’aquariums dans la nature et respectez les consignes de lavage, d’égouttage et de séchage pour les bateaux et les embarcations.
– Toute collecte d’œufs ou de tortues sauvages est illégale.
– Ralentissez lorsque vous naviguez près des milieux humides et des rivages.
– Si vous trouvez une tortue blessée, avisez le centre de réhabilitation de la faune de votre région.

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