Des archéologues ont travaillé durant trois semaines à chercher des traces du passé dans le secteur de la Place de l’église, plus précisément autour de la Maison du bénévolat, dans le Vieux-Boucherville. Ils y ont fait de belles découvertes; un mur de pierre de ce qui semble être celui d’une ancienne école qui, aux environs de 1850 jusqu’au tournant du 20e siècle, prenait place; les vestiges d’une maison; ainsi que quelques artéfacts datant du Régime français, tels que des pièces en terre cuite importées de France, des clous en fer forgé et une petite pièce de bois pointue de 15 cm de longueur.
« Il y a plusieurs choses que l’on s’attendait à trouver. Ici (au nord entre la Maison du bénévolat et la salle paroissiale), on pensait découvrir une écurie, mais il semble que ce soient les murs de maçonnerie d’une ancienne école pour garçons, ainsi que ses latrines. Cette dernière découverte serait notre « jack pot », car ce genre d’endroit est rempli d’objets qui nous fournissent de l’information sur le mode de vie de cette époque », raconte Mathieu Sévigny, archéologue. À cette époque, en effet, on se débarrassait de toutes sortes de choses dans les fosses d’aisances, dont la vaisselle.
Un site occupé depuis longtemps
Les fouilles ont été réalisées par une équipe de six archéologues de l’entreprise Ethnoscop au coût de 91 000 $. Il s’agissait de la deuxième et dernière phase du projet qui consistait à réaliser un inventaire archéologique de ce secteur extrêmement riche en histoire, occupé bien avant le début de Boucherville. En effet, l’espace étudié correspond aux zones à potentiel préhistorique et historique, lesquelles sont respectivement associées à de possibles occupations autochtones.
À l’instar de la phase 1, la phase 2 de l’inventaire archéologique visait à approfondir la compréhension des lieux en prévision de la poursuite des travaux d’aménagement prévus pour la revitalisation du stationnement de la Maison du bénévolat.
La Ville souhaitait obtenir une vision globale des composantes archéologiques présentes dans ce secteur afin de réduire les risques de destruction des ressources archéologiques en apportant, s’il y a lieu, des ajustements aux plans initiaux des travaux.
Lorsque La Relève a rencontré les archéologues, ceux-ci avaient également identifié au coin sud-ouest, le mur d’une maison en pierre appartenant à la famille Dufour sur le plan de 1810-1811 et incendiée en 1843. Au sud, un alignement de pierres nord-sud (minimum 5m de longueur) à l’emplacement de la limite de lot entre celui de la Ville et celui de la Fabrique. Ils ont également découvert un système de drains en terre cuite (terra cotta) vraisemblablement liés à l’agriculture (maïs au XXe siècle). Au centre adossé à la tranchée de la maison du bénévolat, la présence d’une petite maçonnerie comprenant un espace vide à l’intérieur. S’agissait-il d’un caveau, d’une glacière, ou d’une laiterie? Les expertises étaient en cours. Enfin, au coin nord-est sous le trottoir de la rue Saint-Charles, ils ont découvert un possible mur de fondation d’une dépendance apparaissant sur le plan de 1909. Ils doivent documenter sa raison d’être.
Dans la phase un, rappelons que les archéologues avaient repéré les fondations de la maison Louis-Hippolyte La Fontaine – érigée en 1766 à l’angle des rues Notre-Dame et Louis-Hippolyte-La Fontaine et déménagée dans le parc De la Broquerie en 1964 – , des dépendances et des latrines.
Ces fouilles contribuent à l’évolution des connaissances.