Quand le cannabis devient une affaire de famille

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Par Steve Martin, Initiative de journalisme local
Quand le cannabis devient une affaire de famille
(Photo : Cheers Cannabis)

On peut dire que les membres de la famille Laliberté, propriétaires d’une entreprise de construction et de développement commercial, sont sortis de leur zone de confort. Devant une proposition intrigante qui leur fut adressée en 2018, ces derniers ont en effet décidé de se lancer et d’investir dans une culture en pleine floraison… celle du cannabis.

Il y avait un risque à se lancer dans une culture dont ils connaissaient, de leur propre aveu, bien peu de choses. Avec le recul, il semble cependant que la nouvelle génération du clan varennois ne regrette pas d’avoir entrepris de se réinventer tout en poursuivant, en parallèle, leurs activités dans le domaine immobilier avec Groupe Laliberté.

« Quelqu’un nous est arrivé avec cette proposition, explique Vickie Laliberté, directrice des ventes chez Cheers Cannabis. Comme nous avions le goût d’un nouveau défi, on a décidé de se lancer. Nous avons été les premiers surpris (rires). Si nous avions su tout le risque et la charge de travail que ça représentait, peut-être que nous aurions pris une décision différente, mais je dois dire qu’aujourd’hui, nous sommes très contents. C’est un projet pour la relève. C’est nous qui l’avons pris en charge. Ça nous a donné notre place dans la compagnie et on est très heureux de ça. »

Sylvain, Christian et Serge Laliberté, les trois actionnaires et maîtres d’œuvre de Cheers Cannabis, un projet auquel contribuent d’autres membres de la famille.

Autre province, autre modèle

S’il y avait un risque, c’est entre autres que cette nouvelle culture a connu un départ plus lent au Québec. Plus que dans d’autres provinces du moins, principalement la Colombie-Britannique.

« Il faut dire que les règles sont peut-être moins strictes dans les autres provinces, précise Mme Laliberté. Au départ, ça nous semblait être une montagne, mais avec le recul, je pense que je préfère la façon de fonctionner au Québec. Comme c’est public, tu n’as pas besoin d’aller frapper à toutes les portes pour essayer de vendre ton produit. Une fois que tu es entré à la SQDC, tu sais que ton produit va se rendre aux tablettes et aux consommateurs. »

Étape importante, Cheers Cannabis, comme les autres entreprises de ce milieu en développement, a dû trouver son identité à travers cette marée de produits proposés aux consommateurs.

« Au départ, nous avons surtout vendu du vrac à d’autres producteurs licenciés, se remémore la directrice. Et c’est en comparant notre produit à celui des autres que nous avons commencé à créer notre marque. Nous nous sommes rendu compte que ce qui nous démarquait, c’était la recherche de qualité. On a toujours voulu le meilleur. C’est ce qui fait que, dans un marché où il y a plus de vendeurs que d’acheteurs, les producteurs choisissaient notre produit plutôt qu’un autre. Au niveau du marketing, nous sommes restés dans cette lignée au fond. »

Le sens des valeurs

Malgré le côté inorthodoxe de cette nouvelle entreprise à laquelle ils ont associé leur nom, les partenaires ont pu par ailleurs mettre à profit l’expérience de la précédente génération.

« Mon père et ses frères sont en affaires depuis 30 ans, sinon plus. Ils nous ont toujours montré à bien travailler en famille. Ça vient avec ses défis, ça peut provoquer des chicanes, mais ils nous ont toujours donné l’exemple. Tout le monde a pris sa charge de travail et on a réussi à monter tout ça. C’est vraiment valorisant et le fun de voir qu’on y est tous arrivés ensemble. »

 

 

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