Longueuil, Boucherville, Brossard et Saint-Lambert, toujours au sommet des pires pollueurs du Saint-Laurent

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Longueuil, Boucherville, Brossard et Saint-Lambert, toujours au sommet des pires pollueurs du Saint-Laurent

Le réseau de captation des eaux usées de l’agglomération de Longueuil trône toujours au sommet des pires ouvrages au Québec pour le nombre de rejets sans traitement dans les eaux des cours d’eau. Ce réseau qui dessert Longueuil,  Boucherville, Brossard et Saint-Lambert ne suffit de toute évidence plus à la tâche, c’est pourquoi il est responsable de 1 013 déversements ou de surverses sans traitement, directement dans les eaux du fleuve Saint-Laurent en 2020. Il s’agit du pire score de toute la province selon la Fondation Rivières qui a rendu public mercredi dernier son palmarès des pires pollueurs de cours d’eau de la province.

Le triste palmarès 2020 met en lumière l’intensité des déversements de près de 700 municipalités, ce qui permet de distinguer celles qui se sont améliorées depuis 2019 de celles où la situation s’est détériorée.

Longueuil se démarque clairement comme le plus grand émetteur d’eaux usées non traitées au Québec, toutes catégories confondues même s’il y a une légère diminution des surverses comparativement à 2019 alors que Longueuil avait été responsable de 1191 déversements.

La qualité de la mesure illustre le degré de transparence des municipalités, puisqu’il indique la proportion des ouvrages de surverses d’importance qui sont dotés d’enregistreurs électroniques. Une municipalité qui mesure bien l’intensité de ses déversements est donc désavantagée.

 

En ce qui a trait aux villes de taille moyenne, ce sont les municipalités reliées au réseau de l’agglomération de Longueuil,donc Boucherville, Saint-Lambert et Brossard, principalement, qui trônent à ce triste palmarès, suivies de près par Roberval, La Tuque, Mercier et Salaberry-de-Valleyfield.

Saint-Bruno-de-Montarville a procédé à 209 déversements dans le Richelieu au cours de l’année 2020, une hausse importante de plus de 25 % depuis 2017.

Dans la région, la Fondation Rivières a recensé 148 déversements du côté de La Prairie et de Sainte-Catherine. Pour sa part, Sainte-Julie a  été coupable de dix versements dans le ruisseau Lamoureux et dans la rivière Richelieu.

Ces nombreuses surverses directes dans les eaux du fleuve s’expliquent principalement par l’incapacité du réseau à capter et à acheminer à l’usine de traitement des eaux usées de l’île Charron l’ensemble des eaux usées du territoire, lors de fortes pluies qui causent des surverses. Le réseau de captation des eaux a été conçu au milieu des années 80 et répondait, à l’époque, à une population, dans l’agglomération, d’environ 300 000 personnes alors qu’aujourd’hui, on compte près de 450 000 citoyens sur le même territoire et avec les mêmes ouvrages.

Le réseau actuel ne suffit tout simplement plus !

 

 

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