L’Université du 3e âge: les aînés sont nombreux à faire travailler leur matière grise

Photo de Diane Lapointe
Par Diane Lapointe
L’Université du 3e âge: les aînés sont nombreux à faire travailler leur matière grise
Les retraités sont nombreux à retourner sur les bancs « d’école ». Ici, les étudiants assistent au cours Actualité de la philosophie offert par Roger Larose.

Les aînés envahissent massivement les bancs du savoir. Maintenant à la retraite, ils ont du temps pour les loisirs qui ne se limitent pas qu’aux sports, au bridge, à la peinture et au bénévolat. Plusieurs fréquentent l’Université du troisième âge pour le plaisir d’apprendre, pour garder leurs neurones en forme et pour socialiser.
À l’antenne de Boucherville, de l’Université de Sherbrooke, il faut même souvent faire vite pour s’inscrire aux cours, aux ateliers ou aux conférences, car certains affichent complet quelques minutes seulement après le début des inscriptions en ligne. Des 16 en Montérégie, l’antenne de Boucherville est parmi celles qui attirent le plus de participants. « L’automne dernier, nous avons eu 500 inscriptions, alors qu’habituellement, on en comptait quelque 430 », affirme Lise Laliberté, présidente du comité de gestion et de la programmation à Boucherville. « Cette popularité s’explique par notre offre de cours et d’ateliers qui est importante et diversifiée », affirme-t-elle.
Le plaisir d’apprendre
S’adressant aux 50 ans et plus, les étudiants de Boucherville sont âgés en moyenne de 68 ans. Ils sont la preuve qu’il n’y a pas d’âge pour apprendre. La plus vieille élève affiche ses 91 printemps. Certains d’entre eux n’ont pas eu la chance de faire des études universitaires, et sont avides de découvertes. D’autres, retournent aux études dans des domaines qui leur sont nouveaux et pour maintenir une vie intellectuelle active.
« On est toujours en mode apprentissage et on apprend des choses qui ne sont pas dans notre nature initiale. Moi, par exemple, je n’écoutais pas de l’opéra. Mais j’ai suivi des cours sur la musique classique. Je me suis laissé aller dans la découverte », s’exclame Mme Laliberté.
« Je suis inscrite à l’UTA depuis presque 14 ans, pour le plaisir d’apprendre, pour maintenir mes capacités intellectuelles, et aussi pour socialiser et rencontrer des gens qui ont les mêmes goûts que moi », confie Nicole Bédard.
« Il y a des cours pour tous les goûts. Ça nous permet de nous investir dans des domaines variés et que l’on n’a pu faire lorsque nous étions plus jeunes, durant nos carrières. Moi je considère que ça m’aide à mieux vieillir », ajoute-t-elle.
« Si vous saviez comment les conférenciers et les professeurs sont compétents et pas avares de leurs connaissances et de leur temps. L’UTA, c’est un pur ravissement », renchérit Carole Besner.
« Moi, j’aime beaucoup ça. J’ai suivi plusieurs cours de philosophie et j’évolue », mentionne Nicole Pharand, 75 ans.
Attirer les hommes
Lorsqu’elle est arrivée en poste comme bénévole à la programmation, Mme Laliberté s’était fixé comme objectif d’augmenter la participation des hommes. À cette époque, la gent masculine était très sous représentée dans les cours. « Nous avons commencé à offrir plus de cours de sciences, ce qui a contribué à hausser les inscriptions, dont celles des hommes. »
Aujourd’hui, la proportion moyenne d’élèves masculins est de 27 %. En plus des sciences, les cours de philosophie et d’histoire sont très courus. Il y a même un professeur de la Russie qui, chaque automne, vient au Québec pour donner des cours d’histoire de la Russie, des îles britanniques ou de la France, pour les différentes antennes.
L’UTA est présente à Boucherville depuis 25 ans. Les cours sont offerts au Centre multifonctionnel Francine-Gadbois, et les ateliers au Centre Mgr-Poissant.

Partager cet article