Amazon Web Services à Varennes fait couler beaucoup d’encre…

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Par Daniel Bastin
Amazon Web Services à Varennes fait couler beaucoup d’encre…
À Varennes, Amazon Web Services fait construire un premier centre de données de 155 000 pieds carrés qui coûtera 81 millions $, alors que deux autres phases pourraient voir le jour. (Photo : Archives)

La venue du géant américain Amazon Web Services (AWS) à Varennes a été entourée de mystère et celui-ci perdure puisqu’un article du Journal de Montréal daté du 13 février dernier indiquait que des ententes secrètes lient Hydro-Québec et AWS en ce qui concerne le prix de l’électricité et la puissance qui sera fournie pour son centre de données en sol varennois.
Dans l’article, il est mentionné que le tarif d’électricité pour les centres de données est régi et réglementé par la Régie de l’énergie au Québec. Ce tarif peut atteindre 3,95 cents du kilowattheure (kWh) dans le meilleur des cas, alors que les Québécois paient en moyenne un peu plus de 7 cents par kilowattheure consommé sur le réseau d’Hydro.
Selon les données recueillies par le Journal de Montréal, Amazon aura également droit à un rabais supplémentaire sur quatre ans de 20 %, applicable dès la première année par Hydro, de 15 %, la deuxième, de 10 % et de 5 %, par la suite.
L’article mentionne aussi que d’autres centres de données québécois ont pu bénéficier de ce programme d’aides financières d’Hydro-Québec, notamment ceux de Cogeco et 4 Degrés, a confirmé un porte-parole de la société d’État.
Lobbyisme
Dans un autre reportage du Journal de Montréal, publié le 13 janvier cette fois, on précise qu’Amazon pourrait investir tout près de 250 millions $ au Québec dans des centres de données au cours des prochaines années. À Varennes, AWS fait construire un premier centre de données de 155 000 pieds carrés qui coûtera 81 millions $, alors que deux autres phases pourraient voir le jour. Un autre porte-parole d’Hydro-Québec, Louis-Olivier Batty, a révélé au quotidien La Presse en juin dernier que le terrain près de l’IREQ a été vendu à la valeur marchande « afin de s’assurer de l’implantation au Québec de l’un des grands joueurs mondiaux du secteur des centres de données ».
Un centre comme celui d’Amazon Web Services à Varennes aura un impact sur l’emploi lors de sa construction, mais une fois en service, il ne nécessitera qu’une cinquantaine d’employés, notamment du personnel exécutif, des gestionnaires, des ingénieurs en développement de logiciels, des comptables, ainsi que du personnel des services juridiques et administratif.
Pour sa part, La Presse avance même que le géant américain a l’intention d’investir au Québec jusqu’à un milliard de dollars, citant un document du gouvernement québécois que le quotidien a obtenu, investissements qui seraient réalisés par le truchement de sa division infonuagique (« clouds »), Amazon Web Services, qui a le vent dans les voiles.
Récemment, la multinationale s’est inscrite au Registre des lobbyistes pour décrocher sa part « d’incitatifs économiques sous forme de crédits ou de prêts ». Le congé fiscal pour grands projets d’investissement l’attire également et, pour y avoir droit, une société doit investir un minimum de 100 millions $. Dans l’article du Journal de Montréal du 13 janvier dernier, on précise que Québec accorde un congé fiscal de 15 ans aux compagnies qui respectent les règles du programme.
Amazon veut aussi que le Conseil du trésor revoie son orientation et opte pour ses technologies infonuagiques, ce qui lui permettrait de participer aux futurs appels d’offres « à travers tous les ministères du gouvernement du Québec », peut-on lire dans le registre.

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