Le bassiste Alain Caron reçoit le prix Oscar-Peterson du FIJM

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Par Daniel Hart
Le bassiste Alain Caron reçoit le prix Oscar-Peterson du FIJM
Denis Alix

Résident de Boucherville

Le Festival international de jazz de Montréal a décerné la semaine dernière au bassiste Alain Caron le prix Oscar-Peterson afin de souligner la qualité de son art et sa contribution exceptionnelle au développement du jazz canadien.

Le musicien a été très honoré de recevoir cette distinction. Il avait d’ailleurs remporté le même prix avec le groupe Uzeb en 1991. « Le premier disque que j’ai acheté dans ma vie en était un d’Oscar Peterson », affirme le récipiendaire qui réside à Boucherville depuis plus de 10 ans.

« Du fait d’être reconnu par le FIJM, ça prend une importance particulière parce qu’on dit qu’on n’est jamais prophète dans son pays. Ce n’est pas vrai dans mon cas », ajoute le bassiste heureux de recevoir cette marque d’appréciation. D’autres grosses pointures du milieu de jazz ont reçu ce prix dans le passé : Oliver Jones, Vic Vogel, Guy Nadon, Lorraine Desmarais, Diana Krall et Suzie Arioli pour ne citer que quelques exemples. Le premier récipiendaire fut Oscar Peterson lui-même en 1989.

Âgé de 58 ans, Alain Caron n’a jamais cessé d’étudier et d’explorer la musique sous plusieurs angles. Comme il voyage beaucoup puisqu’il est appelé à offrir des spectacles à l’étranger, il s’inspire de ce qu’il entend auprès des musiciens locaux des pays qu’il visite et intègre ces influences à ses compositions tout en conservant son authenticité. Faire de la musique comme il l’aime, sans compromis, est son leitmotiv depuis toujours. Il tient à demeurer intègre plutôt que de suivre les tendances à la mode du jour.

Sur les scènes du monde, quel public semble le mieux apprécier sa musique? D’emblée, Alain Caron répond que le public se ressemble un peu partout, mais les réactions diffèrent selon les us et coutumes de chaque peuple. Au Japon, les spectateurs se montrent respectueux, en Italie, ils sont plutôt démonstratifs, en Allemagne, malgré une attitude froide en apparence, ils présentent une certaine chaleur, avance le musicien qui a joué jusqu’en Chine.

Sur le continent africain, il a déjà offert des spectacles dans les pays du nord ,mais souhaite un jour se produire au cœur de l’Afrique. S’il n’a pas de projet arrêté pour l’instant de ce côté, il prévoit se rendre en Inde à l’automne afin d’y offrir des concerts avec son groupe. Auparavant, sa feuille de route semble pas mal chargée : il animera un camp musical au Centre d’art d’Orford en début août, donnera des concerts à New York en septembre, et effectuera une tournée de classes de maître en Europe un peu plus tard. Le jazz a une portée internationale et des adeptes partout.

Peut-on espérer revoir une réunion sur scène du groupe Uzeb un jour? L’ex-bassiste d’Uzeb y songe, mais il y a loin de la coupe aux lèvres. « Le groupe était à son apogée lorsqu’il a mis fin à ses activités. Après 22 ans à ne plus jouer ensemble, ça prendrait un certain temps avant de le ramener au même niveau de performance où il était. Nous avons pris la décision de garder de bons souvenirs plutôt que de peut-être décevoir les fans et nous-mêmes. Si ça se réalisait, ce serait différent », affirme le musicien. Mais la porte n’est pas complètement fermée. « Ce n’est pas impossible, mais il n’y a pas de projet à court terme en ce sens », ajoute-t-il.

 

 

 

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