Près de 26 000 «

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Par Daniel Bastin
Près de 26 000 «
Denise Lamontagne

Une grande conférence de presse tenue le 13 mars dernier à Saint-Hyacinthe par le Regroupement régional de la Montérégie sur le gaz de schiste a permis de démontrer qu’à cette date, 25 823 résidents de la région ont dit « non! » aux compagnies gazières qui veulent explorer et exploiter le gaz de schiste sur leur territoire.

De ce nombre, près de 1 000 sont propriétaires de terres de plus d’un hectare. Selon les responsables de cette conférence, ce nombre, qui représente environ 60 % du territoire montérégien, va aller en augmentant puisque de plus en plus de citoyens sont sensibilisés à ce dossier.

Un tel résultat est issu de la vaste campagne « Vous n’entrerez pas chez nous », organisée dans toute la Vallée du Saint-Laurent qui présenterait un potentiel énergétique fort important. Les responsables de cette campagne exigent de la part du gouvernement un moratoire sur cette question.

Selon eux, ce refus de la part de près de 26 000 citoyens illustre la non-acceptabilité sociale envers cette industrie fossile, de même que le désir des citoyens de promouvoir plutôt des énergies renouvelables.

Débat public exigé

Selon le coordonateur du Regroupement régional, Albert Geuzaine, de Verchères, un tel résultat est le fruit des efforts concertés des quinze comités locaux, dont ceux de Verchères et de Sainte-Julie, afin d’informer la population de leurs secteur des enjeux qui se déroulent présentement.

« Les citoyens réclament un moratoire générique sur tout forage pendant l’évaluation environnementale stratégique (ÉES), des études scientifiques et indépendantes pour analyser les avantages et les inconvénients du développement du gaz de schiste, des comparaisons entre ce développement et celui des énergies propres et renouvelables sur les plans socio-sanitaire, économique et environnemental. Ils veulent aussi un débat public sur les futurs choix énergétiques du Québec », d’expliquer Pierre Brazeau, coordonnateur interrégional sur le gaz de schiste de la vallée du Saint-Laurent-Ouest.

Parallèlement à cette démarche citoyenne, certains élus apportent leur contribution à ce dossier sensible. Ainsi le Parti québécois dénonce le fait que, sur les 18 puits fracturés au Québec, seulement deux d’entre eux ont obtenu un certificat d’autorisation pour la fracturation hydraulique, soit celui de Gentilly et celui de Bécancour.

Les représentants du PQ, dont le député de Verchères, Stéphane Bergeron, s’étonnent que le ministre de l’Environnement n’applique pas la Loi sur la qualité de l’environnement à l’industrie du gaz de schiste. Ils demandent des comptes tout en s’étonnant que le gouvernement refuse d’imposer un moratoire en affirmant que c’est sécuritaire alors que la loi n’est même pas appliquée.

Par voie de communiqué, Stéphane Bergeron se questionne sur cette problématique. « La mobilisation s’accentue et la population est prête à défendre la santé et la qualité de leur environnement. Cela devrait aussi être la préoccupation du gouvernement libéral, mais ça ne semble pas le cas. Pourquoi le gouvernement veut-il foncer, tête baissée, sans répondre aux craintes des citoyens? »

Une pétition

Pour leur part, des élus du NPD ont lancé une pétition pour forcer le gouvernement de Stephen Harper à agir pour que les ressources en eau potable soient mieux protégées. Les élus ont rappelé que la méthode d’extraction des gaz de schiste fait appel à de nombreux produits chimiques qui risquent de se retrouver dans les nappes phréatiques.

De tels produits relèveraient de la Loi canadienne sur la protection de l’environnement. Or, rien n’obligerait actuellement les entreprises à dévoiler les produits utilisés lors des extractions. Les députés néo démocrates veulent donc obliger l’industrie à dévoiler toute l’information sur les produits utilisés pour la fracturation hydraulique.

 

 

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