Un nouveau partenariat en soutien au transport collectif est demandé par l’UMQ

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Par Daniel Bastin
Un nouveau partenariat en soutien au transport collectif est demandé par l’UMQ
La mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, touche un salaire de 208 080 $ alors que celui de Varennes, Martin Damphousse, reçoit 205 269 $ pour occuper ses fonctions. (Photo : UMQ)

Le 20 mai dernier se tenait la réunion du conseil d’administration de l’Union des municipalités du Québec (UMQ) afin de procéder à l’élection du comité exécutif pour l’année 2020-2021. Dans le contexte de la crise de la COVID-19, le C.A. était bien conscient de l’importance de pouvoir compter sur une équipe stable et expérimentée à la tête de l’organisme dont les membres représentent plus de 85 % de la population et du territoire du Québec. C’est dans cette optique que le conseil d’administration a réélu la présidente Suzanne Roy, mairesse de Sainte-Julie, ainsi que les membres sortants du comité exécutif.
De son propre aveu, Suzanne Roy a mentionné que la crise de la COVID-19 a bousculé tout le monde, et elle la première. Mme Roy ne pensait pas reprendre du service à titre de présidente de l’UMQ après les mandats qu’elle a réalisés de 2014 à 2016, et à nouveau par intérim depuis l’automne dernier, mais le virus a changé la donne.
Ce mandat ne sera pas de tout repos, car l’un des premiers gestes posés par l’UMQ est de rappeler l’importance des impacts de la crise engendrée par la pandémie sur les finances des municipalités. La présidente demande donc un nouveau partenariat Canada-Québec-municipalités afin de juguler les pertes financières considérables que connaitront les gouvernements de proximité d’ici la fin 2020, dont la majeure partie est due à une chute marquée des revenus pour les sociétés de transport collectif.
Le problème est double pour les municipalités, car elles doivent à la fois composer avec une baisse substantielle de leurs revenus et une augmentation significative de leurs dépenses. Le ministre des Transports, François Bonnardel, qui était présent lors du récent Caucus des grandes villes, a été sensibilisé à cette situation problématique.
Pertes de 670 millions $
« Aujourd’hui, il nous faut repenser un nouveau partenariat autour du transport collectif, avec la contribution exceptionnelle d’un fonds d’urgence pour soutenir la mobilité durable sur le territoire pendant la crise. Nos estimations sont claires : il manquera près de 670 millions $ dans les coffres des municipalités d’ici la fin 2020 seulement », a expliqué la présidente de l’UMQ, qui n’entrevoit pas de retour à la normale dans les sociétés de transport avant deux ans.
Elle ajoute que ces pertes – caractérisées par les diminutions des recettes d’usagers, des revenus de la taxe sur l’essence dans la région de Montréal et par celles liées aux droits d’immatriculation sur le territoire de la Communauté métropolitaine de Montréal (CMM) – se retrouvent principalement dans les municipalités situées sur le territoire de l’Autorité régionale de transport métropolitain (ARTM) et dans les dix grandes villes.
« Là où ça fait le plus mal, c’est effectivement au niveau du transport collectif. Depuis le début du confinement, le 13 mars dernier, les municipalités ont maintenu les activités des sociétés de transport pour permettre aux travailleurs essentiels de faire leur boulot. Le résultat en est que la baisse d’achalandage représente le plus gros du manque à gagner des municipalités, alors même que nous multiplions les initiatives pour venir en aide à la population et aux entreprises dans nos collectivités », a ajouté par voie de communiqué Maxime Pedneaud-Jobin, président du Caucus des grandes villes de l’UMQ et maire de Gatineau.
« Nous sommes dans ce que j’appellerais une tempête parfaite. Le contexte financier incertain dans lequel nous nous enfonçons peu à peu est limité par le cadre fiscal. La taxe foncière représente en moyenne 70 % des budgets municipaux, on a donc ici peu de marge de manœuvre. C’est pourquoi nous nous joignons au gouvernement du Québec pour demander la participation de notre partenaire canadien à la mise en place de solutions structurantes qui prendront en compte le contexte de la pandémie. Chaque palier de gouvernement a un rôle à jouer lorsqu’on parle de transport collectif », a mentionné M. Pedneaud-Jobin.
Une étude réalisée par l’UMQ en collaboration notamment avec la firme de conseils Raymond Chabot Grant Thornton, chiffre l’ensemble des pertes pour les municipalités entre 856 millions $ et 1,2 milliard $. Plus de 60 % de celles-ci sont attribuables à la chute de revenus du côté des transports collectifs. La baisse des droits de mutation et des permis de construction et de rénovation (250 millions $) et des amendes, contraventions et frais de stationnement (entre 140 millions $ et 160 millions $) représentent également un important manque à gagner.

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