Est-ce que les propriétaires de maisons anciennes qui présentent un intérêt patrimonial ont de la difficulté à assurer leur habitation? C’est ce que le comité du Vieux-Boucherville et de ses abords (un comité de participation citoyenne) souhaite savoir.
Préoccupé par cette question, le comité a proposé aux élus municipaux qu’un mandat soit donné à la Société d’histoire des Îles-Percées et à la Société du patrimoine de Boucherville pour qu’elles sondent leurs membres propriétaires de maisons anciennes afin de documenter les difficultés qu’ils pourraient avoir rencontrées pour assurer leurs résidences.
Il propose aussi que la Ville – comme l’ont d’ailleurs fait plus d’une centaine de municipalités du Québec – adopte une résolution pour demander au gouvernement du Québec d’intervenir dans la recherche et l’application de solutions pour aider les propriétaires à assurer leurs biens anciens, et ce, dans de justes conditions.
Difficile d’assurer une vieille maison
Le comité du Vieux-Boucherville et de ses abords explique que depuis quelques années, des propriétaires de bâtiments anciens au Québec tentent en vain d’assurer ou de renouveler les assurances de leurs immeubles à des conditions et coûts acceptables. Cette situation problématique, explique le comité, est causée par le fait que les assureurs estiment les risques et les coûts de réparation ou reconstruction des immeubles patrimoniaux trop élevés, compte tenu des règles et exigences auxquelles ils sont assujettis. Elle est aggravée par le fait que ces mêmes assureurs tendent à traiter tous les bâtiments anciens et d’intérêt patrimonial comme s’ils étaient désignés officiellement immeubles patrimoniaux classés.
Un sondage qui en dit long
Selon un sondage réalisé il y a quelques mois par l’association Amis et propriétaires de maisons anciennes du Québec (APMAQ), plus de la moitié des propriétaires de maisons anciennes consultés au Québec éprouvent des difficultés à être assurés convenablement.
« Ce n’est pas que les maisons anciennes ne sont pas assurées, précise au journal Le Devoir, Noémi Nadeau, d’APMAQ. Mais souvent, les primes sont élevées et comportent beaucoup d’exclusions. Les couvertures sont partielles. »
De son côté, le Bureau d’assurance du Canada (BAC) a indiqué à Radio-Canada que la difficulté d’assurer des maisons anciennes n’est pas un problème généralisé.
Impact majeur
Selon le comité du Vieux-Boucherville, l’impact d’un refus d’assurance, de clauses ou de tarifications déraisonnables pourrait entraîner une dévalorisation dudit patrimoine et mettre en péril sa sauvegarde et même occasionner des difficultés à vendre ces maisons.
La Fédération histoire Québec, dans une lettre cosignée par quelque 60 organismes membres, dont la Société d’histoire des Îles-Percées et la Société du patrimoine de Boucherville, appuie aussi cette demande.
Les élus municipaux ont pris acte de cette recommandation et la transmettront à l’Union des municipalités du Québec afin que les démarches nécessaires soient entreprises.