Un déficit de près de 5 000 immigrants pour combler les besoins de main-d’œuvre en Montérégie

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Par Daniel Bastin
Un déficit de près de 5 000 immigrants pour combler les besoins de main-d’œuvre en Montérégie
Le taux de chômage en janvier au Québec se situe à 3,9 %, mais cette bonne nouvelle indique aussi que les besoins en main-d’œuvre demeurent élevés à l’échelle de la province. (Photo : Shutterstock)

Statistique Canada a indiqué récemment que le taux de chômage en janvier au Québec tourne autour d’un creux record, car il se situe à 3,9 %, soit le plus bas des provinces canadiennes! Toutefois, cette bonne nouvelle indique en filigrane que les besoins en main-d’œuvre demeurent élevés à l’échelle de la province.
En effet, un récent sondage de la Fédération canadienne de l’entreprise indépendante (FCEI) révèle que le déficit annuel prévisible pour combler les besoins régionaux de main-d’œuvre atteindra près de 18 000 immigrants au Québec. Pour la Montérégie, ce manque est de 4 845 et le déficit prévisible 2021-2025 est de 24 225.
La rareté des employés touche l’ensemble du Québec, mais elle s’avère particulièrement aigue dans les régions se situant en dehors de celle de Montréal, notamment en raison du déficit d’accueil de nouveaux arrivants. En effet, pour la période 2015-2019, en moyenne 75 % des immigrants ont choisi de s’établir dans la région de Montréal.
« Près de 37 000 immigrants choisissent Montréal, mais ça ne veut pas dire que la pénurie de main-d’œuvre y est réglée, au contraire », a fait valoir François Vincent, vice-président pour le Québec à la FCEI. « La métropole présente près de 80 000 postes vacants, mettant une pression énorme sur ses PME. Par ailleurs, le déficit en régions de 18 000 immigrants annuellement est inquiétant pour notre économie, surtout quand on considère les nombreux départs à la retraite qui s’en viennent. »
Selon les estimations d’Emploi Québec, environ un poste vacant sur cinq devrait être pourvu par un nouvel immigrant pour combler les besoins de main-d’œuvre au Québec au cours des prochaines années.
« Il est évident qu’avec la moyenne des immigrants reçus actuellement dans la plupart des régions, pourvoir un poste sur cinq par cette voie est utopique, à moins d’un virage important en faveur de la régionalisation de l’immigration », a ajouté le directeur des affaires provinciales et auteur de l’étude, Francis Bérubé. « Nos régions sont celles qui vont encaisser le plus durement les effets de la pénurie de main-d’œuvre au cours des prochaines années si rien ne change. »
L’étude démontre également que, pour les dirigeants de PME du Québec, il est urgent d’agir en faveur de la régionalisation de l’immigration. En effet, en janvier 2021, 59 % d’entre eux ciblaient cet enjeu comme étant une priorité pour assurer le développement économique des régions, tandis qu’en octobre 2022, cette proportion s’établissait à 80 %. D’après la FCEI, ces données offrent un signal fort au gouvernement du Québec pour redoubler d’efforts sur ce dossier et répondre aux besoins des entreprises de toutes les régions.

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