Dévoilement des 5 grandes priorités de la Santé publique en Montérégie

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Par Daniel Bastin
Dévoilement des 5 grandes priorités de la Santé publique en Montérégie
Se préparer à une future urgence sanitaire; favoriser le développement optimal des jeunes enfants; promouvoir la santé mentale, particulièrement auprès des jeunes; favoriser le vieillissement en santé et réduire les effets des changements climatiques sur la santé, telles sont les cinq priorités de la DSPM d’ici 2025.

« Les deux dernières années ont bousculé notre vie », a rappelé la directrice de santé publique de la Montérégie (DSPM), la docteure Julie Loslier. « Il devient de plus en plus urgent de mettre en lumière ces impacts qui ont davantage touché certains groupes et d’orienter les actions de santé publique afin de les réduire », a-t-elle précisé alors que la DSPM a présenté récemment un énoncé de vision mettant l’accent sur les cinq grandes priorités d’action pour les trois prochaines années.
Se préparer à une future urgence sanitaire. Les changements climatiques et la mondialisation posent un risque accru d’engendrer de nouvelles urgences sanitaires dans les prochaines années, que ce soit de nature environnementale ou infectieuse.
La DSPM entend élaborer et mettre en œuvre un plan de formation en gestion des urgences sanitaires à l’intention des gestionnaires et du personnel de santé publique, ainsi que leurs partenaires. Le Plan de mobilisation révisé fera l’objet d’un exercice d’appropriation par les directions concernées des CISSS, via une simulation par exemple.
Favoriser le développement optimal des jeunes enfants. Les données de l’Enquête québécoise sur le développement des enfants de la maternelle (EQDEM) montrent qu’en Montérégie, plus d’un enfant sur quatre est vulnérable dans au moins un domaine de développement lors de son entrée à la maternelle. Les tout-petits issus de milieux défavorisés sont particulièrement touchés. La pandémie n’a pas épargné les enfants, des répercussions ayant été notées dans différentes sphères de leur développement (ex. langagier, social).
La Direction de santé publique s’engage à mettre l’emphase sur les tout-petits au cours des prochaines années en renforçant et en développant les partenariats avec les collaborateurs concernés, particulièrement les milieux de garde.
Promouvoir la santé mentale, particulièrement auprès des jeunes. Près d’un jeune de 12 à 25 ans sur deux rapporte des symptômes compatibles avec un trouble d’anxiété généralisée ou une dépression majeure probables. Chez les cégépiens et les universitaires, c’est près de six étudiants sur dix. Les adultes sont deux fois plus nombreux à présenter des idées suicidaires sérieuses comparativement à ce qui était observé avant la pandémie (8 % versus 4 %).
La DSPM a mis en place en cours de pandémie une nouvelle équipe en santé mentale qui accompagne les écoles secondaires. Elle élargira son soutien aux écoles primaires, aux centres d’éducation aux adultes et de formation professionnelle sous peu.
Favoriser le vieillissement en santé. La pauvreté touche malheureusement une bonne part des aînés : le tiers d’entre eux bénéficient du Supplément de revenu garanti compte tenu de leur faible revenu. La pandémie a aussi affecté les aînés de manière disproportionnée, d’abord par les conséquences directes du virus sur leur santé, puis par les impacts des mesures sanitaires. On parle de déconditionnement physique (perte d’indépendance), cognitif (perte d’autonomie) et social (perte des liens sociaux), et cela sans parler du renforcement de certains préjugés, de la stigmatisation et de l’âgisme.
« Le vieillissement en santé et la participation sociale des aînés seront donc au cœur des priorités d’action pour les années à venir », a souligné la Dre Loslier.
Réduire les effets des changements climatiques sur la santé. Chaleur, inondations, tempêtes, feux de forêt, pollens allergènes, maladies transmises par les animaux : les impacts possibles sur la santé, la sécurité et le bien-être sont nombreux et s’accentueront considérablement selon les prévisions, et ce, surtout chez les populations vulnérables. Environ 27 % des adultes de 18 ans et plus manifestent des symptômes d’écoanxiété. On remarque que chez les 18 à 34 ans, cette proportion se situe autour de 40 %.
La DSPM élaborera et mettra donc en œuvre un plan d’adaptation populationnel aux changements climatiques incluant un plan de communication. Son équipe élargira le soutien et l’accompagnement offert aux municipalités et aux MRC (ex. plan d’aménagement, îlots de chaleur, mobilité durable).



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