Tout coûte plus cher en raison notamment de l’inflation galopante et la hausse des taux d’intérêts, si bien que de plus en plus de ménages, même ceux de la classe dite moyenne, peinent à joindre les deux bouts. La directrice de la Maison de l’Entraide de Sainte-Julie, Nathalie Garand, et son équipe travaillent fort pour offrir un peu de répit à ceux qui en ont besoin, c’est-à-dire en mettant sur pied une épicerie communautaire ouverte à tous.
« Il y a bien sûr l’inflation, mais il y a aussi le phénomène que Sainte-Julie est vue comme une ville relativement riche et on constate que les gens ici sont plus gênés de demander de l’aide; ils attendent trop longtemps avant de venir », explique la directrice qui a encore en tête la triste histoire de ce monsieur âgé qui demandait du riz à l’occasion. Toutefois, elle a su bien plus tard que c’était aussi pour apaiser son mal à l’estomac parce qu’il était vide trop longtemps…
L’idée de Mme Garand est donc d’ouvrir, dans un local à part situé juste devant celui de la Maison de l’Entraide sur le boulevard Jules-Choquet, une épicerie communautaire de 2 200 pieds carrés ayant pignon sur rue. Elle offrirait, à un prix le plus bas possible, des aliments de base, des fruits et des légumes ainsi que de la viande. Pour l’offre, tout dépendra des ententes qu’il sera possible de conclure avec des marchands de la région, et certaines négociations sont bien avancées.
« Tout le monde sera le bienvenu et ce sera aussi une porte ouverte sur nos autres services offerts, si l’employé voit discrètement que les achats à l’épicerie communautaire ne sont pas suffisants pour aider cette personne. Nous voulons aussi ouvrir une cuisine collective, car on a remarqué que ceux qui viennent chercher de l’aide alimentaire chez nous n’ont pas beaucoup de connaissances en cuisine. Ça va combler un autre besoin. »
Le projet est bien avancé, car un montant de 60 000 $ a déjà été remis pour les travaux d’aménagement. Aussi, des subventions provenant de Bourses d’initiatives en entrepreneuriat collectif (BIEC), de la MRC de Marguerite-D’Youville et du bureau de la députée Suzanne Roy, ainsi que des dons de la part de la Fondation Famille Lafond et les Caisses des Patriotes pourraient permettre de payer le poêle, la cuisinière, les frigidaires et le congélateur qui sont déjà achetés en grande partie.
Ces aides financières sont le bienvenues, car 80 % des revenus de l’organisme proviennent de la friperie, fait valoir celle qui coordonne près de 80 bénévoles afin d’offrir plusieurs services dont l’aide alimentaire, l’aide aux achats d’effets scolaire, le support psychologique, la friperie et, bien sûr, les paniers de Noël, qui mobilisent près de 200 bénévoles à cette occasion.
Une chargé de projet a été embauchée à cette fin il y a trois semaines et, si tout se passe bien, l’épicerie devrait ouvrir ses portes dans deux mois, soit d’ici la fin de mars.
Parmi les coups de main offerts pour que voit le jour ce projet estimé à près de 200 000 $, il y a celui de l’humoriste julievillois Mario Jean, qui a proposé de présenter le samedi 25 février prochain un spectacle-bénéfice à l’église de la rue Principale avec du nouveau matériel qui fera l’objet de sa prochaine tournée. Le prix demandé est de 45 $ plus les taxes, mais l’humoriste le fait gratuitement pour l’organisme.
« C’est vraiment apprécié! Mario ne le dit pas très fort, mais, quand il ne présente pas de spectacles à travers le Québec, il est souvent à la Maison de l’Entraide pour nous aider à faire tous les travaux, trois avant-midis par semaine. C’est une vraie implication de sa part depuis des années! », lance Mme Garand avec reconnaissance.