Le français régresse plus rapidement à Boucherville que dans le reste du Québec

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Par Diane Lapointe
Le français régresse plus rapidement à Boucherville que dans le reste du Québec
Boucherville est la municipalité ayant subi le recul le plus marqué au sein la circonscription avec une diminution de 3,3 % pour la langue maternelle et 2,6 % pour la langue parlée le plus souvent à la maison, déplore Xavier Barsalou-Duval.

Selon les données du recensement de 2021, la langue française régresse partout dans la circonscription de Pierre-Boucher‒ Les Patriotes‒Verchères, et encore plus rapidement à Boucherville que dans le reste du Québec.
Le député de Pierre-Boucher‒Les Patriotes‒Verchères, Xavier Barsalou-Duval, et son équipe, ont extrait et comptabilisé les données du recensement de 2021 pour constater que le recul du français est bien réel dans les villes de la circonscription, et plus important à Boucherville.
De 2016 à 2021, le nombre de Bouchervillois dont le français est la langue maternelle est passé de 37 965 (91,3% de la population) à 36 720 (88 %), ce qui représente une diminution de 3,3 %.
La proportion de Bouchervillois qui parle le français à la maison est passée de 38 900 (93,5%) en 2016, à 37 395 (90,9 %) en 2022, soit une baisse de 2,6 %.
À titre comparatif, dans l’ensemble du Québec, la proportion de personnes dont le français est la langue maternelle est passée de 77,1 % à 74,8 % en cinq ans, soit une diminution de 2,3%. Ceux qui parlent principalement le français à la maison sont de leur côté passés de 79 %, en 2016, à 77,5 %, en 2021, ce qui représente une réduction de 1,5%.
Le député Barsalou-Duval est d’avis qu’en raison de sa proximité géographique avec Montréal, Boucherville est particulièrement exposée aux changements démographiques de la métropole. « La régression du français n’est désormais plus un phénomène qui se limite à l’île de Montréal. Après Laval, c’est maintenant au tour de la Rive-Sud d’en subir les conséquences. Si nous ne faisons rien, la situation ne fera que s’aggraver dans les prochaines années », s’inquiète-t-il.
Toujours selon le recensement de 2021, 3 835 des Bouchervillois sont issus de l’immigration. L’anglais est la deuxième langue parlée.
Dans l’ensemble de la circonscription
« Les données que nous avons compilées démontrent que notre circonscription ne fait pas exception à la tendance à la baisse du français observée dans le reste du Québec. En cinq ans seulement, la proportion de personnes ayant le français comme langue maternelle a diminué de 2,2 % dans la circonscription de Pierre-Boucher ‒Les Patriotes‒ Verchères. Pour ceux qui parlent le français le plus souvent à la maison, le recul est de 1,5 point. La baisse du français chez nous correspond donc à la moyenne québécoise », analyse Xavier Barsalou-Duval.
Le français, langue maternelle dans l’ensemble de la circonscription, est en effet passé de 94 %, en 2016, à 91,8 %, en 2021. Le français, langue à la maison, a aussi diminué durant cette période, passant de 95,7 % à 94,1 %.
À Varennes 
Le poids du français baisse aussi à Varennes, mais de façon beaucoup moins marquée. De 2016 à 2021, la proportion de personnes dont la langue maternelle est le français est passée de 20 190 (95,6% de la population) à 19 960 (94,2%), soit une différence de – 1,4 %.
Le pourcentage de gens qui parlent le français à la maison est passé de 20 525 (97,2%) à 20 265 (96,2%), un écart de – 1 %.
Des solutions
Le député Barsalou-Duval déplore la situation et propose des solutions. Il rappelle que le Bloc québécois a déposé un projet de loi pour faire en sorte que la connaissance du français devienne obligatoire pour obtenir la citoyenneté au Québec. Il précise également que son parti souhaite que les entreprises fédérales soient assujetties à la Charte de la langue française et que le Québec obtienne davantage de pouvoirs dans la sélection de ses immigrants.
« On n’a pas le choix. On doit agir rapidement pour le français si on veut arriver à renverser la tendance. Même si la dernière campagne électorale québécoise a démontré que le sentiment d’urgence faisait consensus à l’Assemblée nationale, le message ne passe toujours pas à Ottawa. Si les partis fédéralistes persistent à faire preuve de fermeture en refusant toute proposition ayant des effets structurants, les Québécois n’auront d’autre choix que de constater que le Canada est un cul-de-sac et que la seule solution valable pour nous est l’indépendance », conclut-il.

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