Ces écrans qui amènent une autre forme de « relâche scolaire »!

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Par Daniel Bastin
Ces écrans qui amènent une autre forme de « relâche scolaire »!
Le jeune peut perdre de l’intérêt pour les activités générant peu de dopamine, par exemple parler avec ses parents ou écouter son professeur à l’école, et il connaîtra un état « de manque » lorsqu’il en sera privé. (Photo : Shutterstock)

Avec la relâche scolaire, bon nombre de parents et d’enfants ont pu passer plus de temps ensemble en « présentiel », ce qui a fait beaucoup de bien à tous. Mais voilà, la routine a repris le dessus et chacun a renoué avec ses habitudes. Avec les confinements, le temps passé devant les écrans a connu une hausse et cela peut s’avérer un problème à plus long terme, en particulier chez les jeunes, car des études démontrent notamment des effets négatifs sur leur développement affectif, cognitif et moteur, sur le contrôle des émotions ainsi que sur leur santé psychologique et sociale.
Selon l’Institut de la statistique du Québec, en 2015, au-delà de 60 % des 12 à 17 ans ont consacré plus de 15 heures par semaine aux écrans durant leurs temps libres, et cela exclut le temps passé devant un écran pour les travaux scolaires.
Trop de temps passé devant les écrans peut entrainer des impacts physiques négatifs comme la sédentarité et le surpoids; des douleurs à long terme lorsque la position n’est pas ergonomique; des troubles de la vue et un manque de sommeil, car les écrans produisent une lumière bleue qui retarde la libération de la mélatonine, une hormone nécessaire à l’endormissement, alors que l’attrait des multiples activités en ligne (jeux, médias sociaux, vidéos) incite certains jeunes à repousser leur heure de coucher.
« Le circuit de la récompense »
Ces habitudes peuvent avoir aussi des impacts psychologiques négatifs, comme la diminution du bien-être (augmentation du stress, de l’anxiété et de la déprime) de la concentration, de la mémoire et de l’attention. Les activités en ligne peuvent aussi entraîner une dépendance, au même titre que l’alcool et les autres drogues, en activant ce qu’on appelle le « circuit de la récompense » puisque le jeune qui recherche et obtient à répétition des récompenses, que ce soit en recevant des mentions « j’aime » ou des notifications ou en jouant à des jeux vidéo, s’habituera à la dopamine qu’elles sécrètent.
Le jeune peut alors perdre de l’intérêt pour les activités générant peu de dopamine (par exemple parler avec ses parents ou écouter son professeur à l’école), et il connaîtra un état « de manque » lorsqu’il en sera privé.
Trop de temps devant les écrans peut aussi avoir des impacts négatifs sur la vie sociale, comme l’isolement. Le fait de laisser la vie en ligne prendre plus d’importance peut entre autres mener à la détérioration des relations interpersonnelles, à l’isolement, à la diminution des compétences sociales ainsi qu’à des difficultés scolaires ou professionnelles.
De bonnes discussions entre parents et enfants peuvent aider dans un premier temps à prendre conscience de ces problèmes potentiels ou réels. Par la suite, afin d’aider à réduire le temps passé en ligne, on peut mette les téléphones en mode vibration et désactiver les notifications afin d’éviter de se ruer sur ceux-ci au moindre « ting! ». Il est aussi possible de décider en famille de déposer tous les téléphones dans un panier à l’heure des repas afin de favoriser les échanges; de désactiver le mode lecture automatique sur les sites de visionnement de vidéos; de coupez l’accès au Wi-Fi durant certaines périodes du jour ou même durant la nuit.
Et en terminant, pour vous aider dans vos futurs échanges avec vos enfants, on peut notamment communiquer avec la Ligneparents.com (1-800-361-5085) ou consulter le site Web Pause ton écran.



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