La pénurie de logements est particulièrement préoccupante dans la région

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
La pénurie de logements est particulièrement préoccupante dans la région
Le plus récent Rapport sur le marché locatif, publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), fait état d’un taux d’inoccupation de 1,1 % à Longueuil, de 0,7 % à Boucherville et de 0,4 % à Sainte-Julie. (Photo : FRAPRU)

Même si l’été semble bien loin dans les esprits, il y a des gens qui y pensent déjà et cette perspective ne les réjouit pas, bien au contraire. Certaines personnes sont à la recherche d’un logement, si possible pas trop cher, et ils se butent soit au fait qu’il n’y en a presque pas dans la région, soit qu’ils sont trop chers, surtout dans un contexte où l’inflation galopante gruge déjà une bonne partie du portefeuille…
Il ne faut pas perdre de vue à ce sujet que l’on parle d’un marché en crise lorsque le taux d’inoccupation des logements est en dessous de 3 %. Or, le plus récent Rapport sur le marché locatif, publié par la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), fait état d’un taux d’inoccupation de 1,1 % à Longueuil, de 0,7 % à Boucherville et de 0,4 % à Sainte-Julie.
On y constate notamment la rareté de logements de trois chambres à coucher et plus, surtout s’ils sont à loyer moins élevé. Ainsi, dans la région métropolitaine de Montréal, leur taux d’inoccupation est de 2,1 %, ce qui représente une baisse de 0,5 % par rapport à l’an dernier. Il n’est toutefois que de 0,2 % pour les logements se louant entre 750 $ et 899 $ et de 0,6 % pour ceux dont le loyer se situe entre 900 $ et 999 $.
Des réponses au budget de mars?
Pour sa part, le Front d’action populaire en réaménagement urbain (FRAPRU) note même un écart de prix entre les loyers inocuppés et ceux disponibles dans les données de la SCHL et ce que l’on retrouve sur Kijiji. Ainsi, sur l’Île de Montréal, le loyer moyen est de 905 $ pour les logements occupés, mais il monte à 992 $ dans ceux qui sont inoccupés, ce qui représente une différence de près de 10 %. Sur la Rive-Sud, cet écart est encore plus prononcé, soit de 16 %.
« Les personnes à la recherche d’un logement pour le 1er juillet se buteront à des logements dont les loyers seront hors de la portée de leur budget, surtout dans le cas des ménages à plus faible revenu », s’est indignée Véronique Laflamme, porte-parole du FRAPRU.
« Comme la situation ne s’améliorera visiblement d’elle-même, il est temps que le gouvernement du Québec agisse en mettant en place des mesures structurantes, notamment en lançant un grand chantier de logements sociaux pour répondre à la diversité des besoins dans son prochain budget », a-t-elle espéré à quelques jours de ce dépôt attendu.
Agir de toute urgence
« C’est pratiquement du jamais-vu! », s’est exclamée de son côté la porte-parole du Parti Québécois en matière d’habitation, Méganne Perry Mélançon. « Que feront les familles, les personnes seules, les aînés de la région? Que feront-ils pour composer avec l’inflation galopante, la hausse des loyers et l’augmentation du coût des maisons, qui rend l’accès à la propriété encore plus difficile? »
Pour éviter que cette crise du logement dégénère, elle a notamment insisté sur l’importance du programme AccèsLogis, mis en place par le Parti Québécois il y a 25 ans, mais par la suite « dramatiquement sous-financé par les gouvernements libéraux et caquiste ».
« La philosophie d’AccèsLogis, c’est d’encourager les projets de logement social portés par des initiatives citoyennes ou des entreprises d’économie sociale qui, autrement, n’auraient jamais vu le jour. De plus, des mécanismes y sont prévus pour que les loyers soient adaptés à la capacité de payer des locataires, alors que le nouveau Programme d’habitation abordable Québec – le PHAQ de la CAQ – ne tient pas compte de ce critère, entre autres problèmes. »
« Tout le monde, tous les Québécois doivent pouvoir se loger de façon convenable, dans un endroit sécuritaire, sain, qui répond à leurs besoins et qui ne défoncera pas leur budget. Or, vu ce que la SCHL nous donne comme chiffres, il est clair qu’il faut agir de toute urgence, entre autres en Montérégie. Le manque de logements a des effets structurels graves sur toute la communauté », a-t-elle conclu.

Partager cet article