Au moins 500 cerfs de trop dans la région

François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Au moins 500 cerfs de trop dans la région

Le parc national des Îles de Boucherville n’échappe pas au problème de surpopulation de chevreuils

La surpopulation de cerfs de Virginie devient un problème galopant et il touche non seulement le fameux parc Michel-Chartrand de Longueuil, mais également le parc national des Îles-de-Boucherville et même le parc du Mont-Saint-Bruno.

Au total, il y aurait actuellement plus de 500 bêtes en trop sur la Rive-Sud.

Le parc national des Îles géré par la Société des établissements de plein air du Québec (Sépaq) est aux prises avec le même problème que Longueuil, mais en plus aigu.

Selon les plus récentes données et les derniers recensements, plus ou moins 300 cerfs habitent actuellement le chapelet d’îles qui compose le parc ainsi que les grandes battures Tailhandier plus au nord. Selon les experts il y en aurait environ 250 de trop, ce qui explique entre autres la dévastation de la végétation et l’absence de nouvelles pousses sur les îles. Dans le cas du parc des Îles, le fait que le fleuve ne gèle pas depuis deux hivers fait aussi en sorte que les bêtes sont littéralement captives sur le territoire et elles se reproduisent à vitesse grand V. Il y a bien quelques chasseurs qui récoltent moins d’une dizaine de bêtes dans le secteur des battures (qui ne sont pas de juridiction de la Sépaq, car elles appartiennent au Port de Montréal),  mais comme la chasse est interdite sur les îles gérées par la Sépaq, et pas de prédateurs non plus, les cerfs s’y  reproduisent allègrement.

Sur la Rive-Sud, le phénomène de surpopulation de cerfs se retrouve ailleurs aussi.

Le parc national du Mont-Saint-Bruno, également sous la gestion de la Sépaq, connaît son lot de problèmes en raison de la surpopulation de cerfs de Virginie.

Et, là comme ailleurs, il y a absence de véritables prédateurs, alors, il y aurait 250 chevreuils qui habitent et qui broutent actuellement dans le parc du Mont-Saint-Bruno, soit plus ou moins 200 bêtes en trop.

Au parc Michel-Chartrand de Longueuil, selon la Ville, il faudrait abattre plus ou moins 70 bêtes pour rééquilibrer le cheptel du parc qui peut en supporter une quinzaine tout au plus.

En principe, l’abattage devait être confirmé au début de l’année 2022, une fois que le ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs délivrera les permis requis, ce qui n’est pas encore chose faite.

Dimanche dernier,  une nouvelle manifestation au parc à laquelle environ 150 personnes ont participé, dont l’avocate bien connue Anne-France Goldwater, aura permis d’apprendre que la mairesse de Longueuil, Catherine Fournier a rencontré mardi dernier (en mode virtuel) l’avocate vedette ainsi que le président de Sauvetage Animal Rescue, Éric Dussault pour valider la possibilité de ne pas abattre les chevreuils en trop et, par exemple, de leur créer un enclos dans le parc ou encore de les transférer dans des zoos.

La mairesse a cependant signifié que, nonobstant cette rencontre, elle persistait et signait, et que l’abattage était toujours prévu avant la fin du mois de février.

Maître Goldwater a cependant indiqué qu’elle étudiait la possibilité d’intenter des procédures judiciaires pour stopper l’abattage.

De son côté, l’entreprise Sauvetage Animal Rescue a mandaté un expert pour réaliser, par drone, un véritable inventaire du nombre de cerfs dans le parc.

Encore plus

À ce nombre grandissant de cerfs dans les parcs de la Rive-Sud,  il faut ajouter des dizaines, voire des centaines d’autres bêtes qui habitent par exemple le Boisé du Tremblay entre Boucherville et Longueuil et tous les cerfs qui meublent les boisés entre Boucherville, Varennes et Sainte-Julie, une centaine de bêtes au moins.

Pour l’heure, les experts du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs du Québec tout comme les gestionnaires de la Sépaq sont bien au fait de la problématique, mais mis à part l’abattage privilégié dans le cas des bêtes du parc Michel-Chartrand, aucune solution ne semble faire ni l’unanimité ni l’accessibilité sociale, ce qui complexifie encore un peu plus les enjeux.

En attendant que quelqu’un décide de la suite des choses, la période d’accouplement vient de se terminer (en novembre et début décembre), ce qui veut aussi dire que dans quelques mois, soit à la mi-mai ou au début du mois de juin, il n’y aura pas 500 cerfs de Virginie de trop dans la région, mais peut-être bien 800 ou 900 jolis Bambi et leurs géniteurs qui gonfleront la surpopulation de cerfs sur la Rive-Sud

 

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