La chenille spongieuse a ravagé des centaines d’hectares de boisés de la Rive-Sud cet été

Photo de François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
Par François Laramée. De l’Initiative de journalisme local
La chenille spongieuse a ravagé des centaines d’hectares de boisés de la Rive-Sud cet été
D’une longueur de 40 à 65 mm à maturité, la chenille est notamment reconnaissable par son corps gris et noir muni de 11 paires de points, 6 rouges et 5 bleus ainsi que par ses longs poils. Au terme de sa vie de chenille, elle devient un papillon de nuit, présent de la fin juillet au mois d’août. (Photo : Association forestière du sud du Québec)

Bien qu’en principe, elles se sont toutes transformées en papillon au cours des deux dernières semaines, les chenilles spongieuses sont en si grand nombre cette année (une situation jugée exceptionnelle) qu’elles ont détruit des centaines d’hectares de forêts sur la Rive-Sud depuis deux mois. Le parc Michel-Chartrand ainsi que le boisé du Tremblay et le mont Saint-Bruno ont été particulièrement touchés et ce sont des centaines de milliers d’arbres qui ont été dépouillés de leur feuillage, principalement les chênes, les bouleaux et les peupliers. Il suffit, par exemple, d’observer la montagne de Saint-Bruno, à partir de l’autoroute 20, pour constater que tout le côté ouest de la face nord a été ravagé. C’est comme si une partie de la montagne avait été endommagée par le feu tellement les feuillus sont dénudés.
En 2020, les gestionnaires du parc du Mont-Saint-Bruno avaient remarqué une grande quantité de femelles qui avaient pondu leurs masses d’œufs sur les arbres, laissant croire à une année 2021 particulièrement intense de chenilles, et c’est ce qui se vit présentement.
L’hiver doux de l’an dernier a contribué à cette hausse de population spongieuse. Les arbres défoliés vont survivre à 1 ou 2 années d’invasion de spongieuses. Par la suite, les conséquences peuvent être plus grandes.
À Boucherville, la Ville a reçu quelques appels de citoyens inquiets de voir le feuillage de leurs arbres ainsi attaqués. La Ville de Boucherville n’a pas documenté d’épidémies ou d’infestations majeures à Boucherville ces dernières années. Elle a reçu trois appels en début de saison de la part de propriétaires qui avaient pu observer la chenille spongieuse sur leur propriété, tous dans une zone très localisée du secteur Le Boisé. À la suite de ces appels, la Ville a sollicité un avis d’une firme d’ingénieurs forestiers afin de positionner ses interventions.
Puisque le phénomène semble limité à Boucherville, la Ville a transmis les informations pertinentes aux citoyens concernés. « Aucun programme de contrôle requérant l’usage de pesticides n’est envisagé », a précisé la Direction des communications de la Ville.
Les gens de Boucherville ou des autres villes de la Rive-Sud peuvent utiliser un insecticide biologique de type BTK (vendu dans les grandes surfaces) pour leurs arbres dans leur cours. L’application est autorisée sous certaines conditions et se fait pendant la période d’alimentation de la chenille. Il serait donc en principe trop tard, en ce début d’août, pour y recourir.
La spongieuse européenne (Lymantria dispar dispar) ou gypsy moth, en anglais, est un papillon nocturne introduit accidentellement en Amérique du Nord (1869) en provenance d’Europe. Entre la mi-mai et juillet, sa chenille poilue mange des feuilles d’arbres avant de se transformer en papillon de nuit.
Comment prévenir une éventuelle infestation.


Partager cet article