La Montérégie est au palier vert mais les urgences sont au code rouge!

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Par Daniel Bastin
La Montérégie est au palier vert mais les urgences sont au code rouge!
Plusieurs facteurs expliquent cette situation, dont l’allégement des mesures sanitaires, l’accroissement des contacts sociaux qui activent l’ensemble des virus et aussi le manque de médecins en Montérégie. (Photo : Capture d'écran TVA)

Le système de santé continue d’être surchargé. Si les cas de COVID-19 ont énormément baissé au cours des dernières semaines, c’est au tour des vacances de compliquer la situation dans les différents hôpitaux. Bien des urgences débordent, notamment à l’Hôpital Pierre-Boucher qui est régulièrement à près de 200 % de sa capacité.
La pandémie est particulièrement tranquille dans la région alors qu’on ne recense aucun cas actif de COVID à Boucherville et Sainte-Julie, alors qu’il n’y en a qu’un seul à Varennes. Toutefois, les urgences continuent de déborder à cette période de l’année et plusieurs facteurs expliquent cela.
Au premier chef, il y a la période de vacances qui fait que le personnel en place se retrouve par le fait même en équipe réduite. Mais au-delà de cette cause, il y a d’autres raisons qui s’ajoutent et qui rendent la situation particulièrement difficile. Selon la Dre Valérie Leblanc-Dominguez, cheffe du service des urgences de l’Hôpital Pierre-Boucher, ce serait « pire qu’en temps de COVID » en ce moment dans son département où il manquerait cinq infirmières sur le plancher, et aussi dans tout le reste du réseau.
Parmi ces facteurs, elle précise qu’il y a le retour des patients qui n’ont pas consulté pendant la pandémie, mais aussi l’allégement des mesures sanitaires, ce qui fait qu’il y a plus de contacts sociaux, donc les virus qu’on ne voit pas habituellement en été reprennent de la vigueur. Et selon la Dre Leblanc-Dominguez, il ne faut pas oublier qu’il manque beaucoup de médecins de famille en Montérégie.
Alternatives à l’urgence
Ce contexte a forcé le Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de la Montérégie-Est à lancer une campagne sur ses médias sociaux afin de sensibiliser la population aux alternatives à l’urgence pour des problèmes de santé mineurs. Sur la thématique « Le Saviez-vous? », sept capsules expliquent les différentes options telles que le service Info-Santé 811, le service Info-Social 811, les CLSC qui offrent un accès privilégié à des infirmières praticiennes spécialisées et des intervenants, les médecins de famille, les pharmaciens communautaires, etc.
« Chaque année, la période estivale est difficile dans nos urgences, notamment en raison des vacances. Cette année ne fait pas exception à la règle. Plusieurs personnes se rendent dans les urgences pour des problèmes de santé mineurs puisqu’ils ne connaissent pas les alternatives. Cette campagne vise ainsi à éduquer la population », soutient le Dr Jocelyn Dodaro, chef du département des urgences du CISSS de la Montérégie-Est.
Ce qui complique les choses pour le réseau de la santé, c’est que des paramédics syndiqués de la Confédération des syndicats nationaux (CSN) ont déclenché des grèves le 20 juillet dernier, car les négociations pour le renouvellement des conventions collectives stagnent en ce qui concerne les questions monétaires.
« Après les travailleuses et travailleurs du secteur public, ce sont maintenant les paramédics qui négocient avec le Conseil du trésor », explique Éric Lalancette, premier vice-président du Conseil central de la Montérégie–CSN. « Bien qu’ils aient vécu des moments difficiles lors de la pandémie, les employeurs et le gouvernement ne sont pas prêts à reconnaître que ces salariés doivent eux aussi améliorer leurs conditions de travail. »
« Nous savons que faire la grève avec des services essentiels n’est pas facile. Raison de plus pour que toutes et tous les membres CSN appuient les paramédics afin qu’ils obtiennent un règlement satisfaisant », conclut-il.



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