80 % des jeunes sont démotivés à l’école en raison de la pandémie

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Par Daniel Bastin
80 % des jeunes sont démotivés à l’école en raison de la pandémie
Un sondage réalisé auprès de 950 étudiants âgés de 14 à 30 ans de partout au Québec a permis de constater que, sur une échelle de 0 à 10, la motivation des jeunes est passée de 7/10 avant le confinement à 4,1/10 depuis. (Photo : Shutterstock)

La pandémie a un effet néfaste pour un grand nombre d’élèves qui ont notamment de la difficulté à se concentrer à suivre leurs cours à distance, ce qui pourrait entrainer une hausse du décrochage au cours des prochains mois. Afin d’aider à contrer ce problème, le gouvernement du Québec a injecté plus de six millions de dollars afin de favoriser la persévérance scolaire en Montérégie.
Un récent sondage réalisé auprès de 950 étudiants âgés de 14 à 30 ans provenant de toutes les régions de la province a permis de constater que 43 % des jeunes se disent « beaucoup moins motivés » et 37 % « moins motivés » à l’école depuis le début de la crise. On indique également que 14 % des répondants sont « autant motivés » qu’avant, et seuls 6 % sont « plus motivés » ou « beaucoup plus motivés » depuis le début de la pandémie.
Cette étude menée par Academos, un organisme sans but lucratif, fait également valoir que, sur une échelle de 0 à 10 (0 étant « aucunement motivé » et 10 étant « extrêmement motivé »), la motivation des jeunes est passée de 7/10 avant le confinement à 4,1/10 depuis, en moyenne.
On remarque que cette baisse de motivation affecte tout autant les étudiants du secondaire, du cégep et de l’université, les cégépiens étant légèrement plus touchés : 84 % d’entre eux sont « beaucoup moins » ou « moins » motivés par leurs études depuis le confinement, par rapport à 79 % des jeunes du secondaire et 77 % des universitaires.
Parmi les facteurs qui influencent négativement la motivation scolaire des étudiants depuis la fermeture des écoles, on retrouve les distractions à la maison (65 % des répondants), le manque de contacts humains (63 %), le manque de buts concrets (45 %), le manque d’organisation de leur propre part (37 %), le manque d’organisation de la part des établissements scolaires (35 %), le manque de communication de la part des enseignants (26 %) et les problèmes familiaux (13 %).
Une aide bonifiée sur trois ans
Afin d’aider à éviter une recrudescence du décrochage scolaire, le ministre de l’Éducation, Jean-François Roberge, a annoncé qu’un montant de 6 396 312 $ sera alloué à l’Instance régionale de concertation (IRC) de la Montérégie pour favoriser la persévérance scolaire sur l’ensemble du territoire.
On a précisé à cette occasion que l’aide financière est non seulement bonifiée, mais qu’elle est également accordée sur trois ans afin de permettre une meilleure planification à long terme. De cette façon, l’organisme sera mieux outillé pour répondre aux besoins de sa clientèle de façon continue et aussi pour faire la promotion de la persévérance scolaire et de la réussite éducative.
« Cette aide financière, échelonnée sur trois ans, permettra d’encourager davantage la collaboration entre les différents acteurs de nos régions (santé, sphère municipale, etc.) et de développer des projets d’envergure pour mieux soutenir nos jeunes », a mentionné Claire IsaBelle, députée de Huntigdon, qui en a fait l’annonce au nom du ministre.
« Il est primordial de favoriser la persévérance et la réussite scolaires chez les élèves dès le plus jeune âge. Nous mettons aussi tout en œuvre pour favoriser l’égalité des chances de réussite éducative chez les élèves les plus vulnérables, surtout en contexte de pandémie », a précisé le ministre de l’Éducation par voie de communiqué.
Notons en terminant que les Instances régionales de concertation sont présentes dans toutes les régions du Québec et qu’elles ont pour mission de mobiliser les acteurs régionaux et également de développer des partenariats locaux visant la promotion des conditions de réussite éducative, entre autres par la mise en valeur de la lecture. La mission ainsi que la structure de chaque IRC sont uniques et elles sont adaptées aux défis spécifiques de la région dans laquelle elles évoluent. Dans le contexte actuel de la pandémie, où les besoins sont encore plus importants, cette aide favorisera l’accompagnement de tous les jeunes.




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