La pandémie fait mal : repli des investissements de 13,3 % en Montérégie en 2020

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
La pandémie fait mal : repli des investissements de 13,3 % en Montérégie en 2020
(Photo : Shutterstock)

L’Institut de la statistique du Québec (ISQ) a publié la 12e édition du Panorama des régions du Québec, un ouvrage de référence présentant un ensemble de statistiques sur les régions administratives de la province. On y constate notamment que la pandémie a durement affecté la Montérégie, une région qui était particulièrement prospère puisque, entre 2009 et 2019, plus de la moitié de la hausse de l’emploi au Québec s’est produite à Montréal (+ 189 700 ; 21,0 %) et en Montérégie (+ 84 400 ; 11,6 %). Ainsi, en 2020, les intentions de dépenses en immobilisation non résidentielle à l’échelle de la province reculeraient de 3,7 % par rapport à 2019, pour se situer à 41,7 G$, alors que les plus importantes baisses surviendraient en Outaouais (- 15,6 %) et en Montérégie (- 13,3 %).
Dans le document de près de 200 pages, on remarque qu’au cours des six premiers mois de l’année au Québec, on comptait 273 100 emplois de moins qu’au cours de la même période en 2019. Ce recul équivaut à 6,4 % des emplois dénombrés au cours du premier semestre de 2019. Cependant, seules les régions de la Capitale-Nationale (- 55 000) et des Laurentides (- 61 600) ont enregistré des baisses de l’emploi significatives sur le plan statistique.
Le taux de chômage au premier semestre de 2020 montre lui aussi une détérioration du marché du travail régional si on le compare avec celui du premier semestre de 2019. En effet, le chômage a grimpé de plus de cinq points de pourcentage dans la Capitale-Nationale, dans Lanaudière, dans les Laurentides et au Saguenay-Lac-Saint-Jean.
Emplois et investissements
La pandémie a donc eu un effet majeur partout au Québec et c’est pour cette raison qu’on constate que les intentions de dépenses en immobilisation non résidentielle au Québec en 2020 reculeraient de 3,7 % par rapport à 2019, pour se situer à 41,7 G$. Les plus importantes baisses surviendraient en Outaouais (- 15,6 %) et en Montérégie (- 13,3 %), alors que, pour sa part, la région de Montréal enregistrerait un repli de 0,8 %.
Avant la Covid-19, l’économie régionale roulait à bon rythme. Entre 2009 et 2019, la croissance de l’emploi s’est concentrée dans la région de Montréal et en Montérégie, alors que plus de la moitié de celle-ci s’est produite à Montréal (+ 189 700 ; 21,0 %) et en Montérégie (+ 84 400 ; 11,6 %).
Les données selon le sexe montrent que la hausse de l’emploi dans la région de Montréal a surtout profité aux hommes : ils ont fait un gain de 111 600 emplois, tandis que les femmes en ont fait un de 78 200 emplois. En revanche, en Montérégie, c’est l’inverse qui s’est produit (+ 34 800 emplois chez les hommes et + 49 600 emplois chez les femmes).
L’immobilier, le refuge
Malgré la pandémie, le marché immobilier n’a pas cessé de progresser. En 2020, la valeur des résidences unifamiliales a atteint 286 344 $ en moyenne au Québec, soit quelque 11 200 $ de plus qu’en 2019. La région de Montréal se distingue sur ce plan puisque la valeur moyenne des résidences unifamiliales y ayant franchi le cap des 600 000 $, ce qui représente une hausse annuelle de 12,5 %. Deux régions limitrophes de Montréal, soit Laval (366 541 $) et la Montérégie (313 346 $), suivent en importance.
On remarque également qu’en 2020, pour l’ensemble du Québec, la valeur moyenne des copropriétés (285 663 $) demeure inférieure à celle des résidences unifamiliales (286 344 $). La province compte au total 348 336 copropriétés, fortement concentrées dans la région administrative de Montréal. Entre 2019 et 2020, près de 8 900 copropriétés se sont ajoutées au Québec, ce qui correspond à une hausse de 2,6 %.
Malgré l’importante augmentation du nombre de copropriétés au Québec au cours des dernières décennies, le nombre de résidences unifamiliales demeure largement supérieur, s’établissant à près de 1,8 million. Entre 2019 et 2020, ces résidences ont connu une hausse de 0,6 %, près de 11 500 unités s’étant ajoutées dans le paysage québécois.

Partager cet article