L’organisme Les Aidants Naturels des Seigneuries a repris l’animation de ses groupes de soutien au début du mois. Mais si ce retour à une certaine normalité est la bienvenue dans la vie des proches aidants de la région, on ne peut pas conclure pour autant que les intervenants ont chômé durant les premiers mois de la pandémie.
À défaut d’être au cœur des regroupements, Caroline Simoneau et son collègue Robert Hogue se sont adaptés aux besoins et contraintes du moment depuis l’arrivée de la COVID-19. En organisant notamment des marches de soutient qui, tout en maintenant les deux mètres de distance obligatoire, ont permis à des proches aidants de parler de leurs défis quotidiens.
Les intervenants ont également pris la relève lorsque des gens ne pouvaient plus obtenir les services d’une popote roulante en plus d’être présents par téléphone pour les aidants ayant besoin d’une écoute active.
Malgré ces efforts honorables, il y a des avantages aux rencontres de groupe qui peuvent être difficilement remplacés par un appel. La chaleur humaine notamment et la possibilité d’échanger avec des personnes qui vivent des épreuves similaires.
« Les proches aidants ont beaucoup souffert de cette crise, confirme l’intervenante Caroline Simoneau. Pendant plusieurs mois, les centres de jours étaient fermés alors certains se sont retrouvés seuls avec leurs aidés 24 heures sur 24. Il y a eu des suspensions dans plusieurs sphères d’activité. Il n’y avait plus la possibilité de voir d’autres personnes alors tout le côté ludique de la vie, ces moments pendant lesquelles on s’amuse avec d’autres, ça n’était plus là. Ils étaient toujours dans leur réalité d’aidant alors on a vraiment senti leur épuisement à un certain moment. On en a vu certains dépérir, et pas que des aidés, des aidants aussi. »
Petite laine et café
Le retour des groupes de soutien organisés par Les Aidants naturels des Seigneuries permettra donc à ces braves de ventiler un brin et de se retrouver physiquement à proximité de leurs semblables, comme c’était le cas avant la pandémie.
« La différence, c’est que nos groupes étaient constitués de 10 à 12 personnes, ajoute Caroline Simoneau. Ils ont été réduits à six personnes maximum afin que nous puissions respecter la distanciation. Nous avons également loué un local à Varennes et nous organisons un groupe là-bas. Ça nous permet d’offrir du soutient à tous ceux qui en ont besoin. Nous poursuivons également les rencontres individuelles, le soutient psychosocial. C’est très populaire. »
Pendant que la température le permet toujours, les intervenants offrent occasionnellement ce que Mme Simoneau s’amuse à appeler « du soutien de perron ».
« Nous demeurons à deux mètres des gens, sur le perron ou dans la cours arrière, explique cette dernière, et nous discutons avec une petite laine et un café (rires). Robert et moi, nous sommes des intervenants et dans ces circonstances, nous allons à la pêche aux besoins des gens. Nous ne voulons pas être que des pourvoyeurs de services mais nous voulons aussi être à leur écoute. Avec notre expertise, nous pouvons assister les proches aidants afin qu’ils évoluent dans cette réalité qui est la leur. »
Mieux vaut prévenir
Question de se préparer pour un possible (quoique peu souhaitable) retour au confinement, l’organisme a également tenu à développer un volet numérique à sa programmation en offrant des rencontres en ligne via l’application Zoom.
« On ne veut pas que ça arrive, bien sûr. Cela dit, nous voulons d’abord nous assurer que nos aidants ne se sentiront pas complètement pris au dépourvu si jamais nous devons retourner dans cet espèce de « mode de vie ». »
Pour plus d’informations sur les groupes de soutien et autres activités des Aidants naturels des Seigneuries qui œuvrent au sein des six municipalités de la MRC de Marguerite-D’Youville, visitez le site : www.aidantsnaturelsseigneuries.org.