Reprise inégale dans les commerces de Boucherville

Photo de Diane Lapointe
Par Diane Lapointe
Reprise inégale dans les commerces de Boucherville
La boutique Novo Bas

Si l’on pouvait s’attendre à ce que les consommateurs soient hésitants à dépenser et que les commerces de proximité vivent des moments très difficiles, l’impact de la COVID-19, jusqu’ici, est loin d’être aussi catastrophique. La reprise dans les commerces de détail de Boucherville est tout de même inégale. Certains s’en sortent assez bien tandis que d’autres éprouvent plus de difficultés. Plus que jamais, l’achat local est primordial.
Depuis les réouvertures des magasins, les ventes sont inférieures ou semblables à celles de l’an dernier à pareille date, selon le secteur. Bien évidemment, les deux mois et demi durant lesquels les propriétaires ont été obligés de fermer leur commerce représentent des pertes considérables et pour plusieurs, irrécupérables, s’ils n’ont pu développer un service de ventes en ligne.
À la boutique Entr’Amies
À la boutique Entr’Amies, en affaires depuis 40 ans, et qui a pignon sur rue à Boucherville depuis dix ans, les ventes sont présentement à peu près égales à l’an dernier. « Nous avons manqué le début du printemps, période habituellement très occupée et où les ventes sont bonnes. Juin a été égal à l’an passé, mais je m’attendais à plus, puisque le commerce avait été fermé durant deux mois et demi. Le boom que je prévoyais après le long confinement n’a donc pas eu lieu », explique la propriétaire, Micheline Vincent.
La femme d’affaires qui a raté deux mois de ventes s’en sort tout de même bien. « Étant donné que mon magasin est établi depuis longtemps, je n’avais pas de dette, alors ça aide. Et de plus, nous avons profité de l’aide gouvernementale et n’avons payé que le quart du loyer fixé pendant que nous étions fermés. »
Quant aux habitudes d’achat, elle note qu’elles sont modifiées depuis le début de la pandémie. « La vie a changé. Il y a plus de télétravail et les réunions se font à distance, notamment par Zoom. Les femmes n’achètent donc plus les mêmes vêtements qu’auparavant. Elles ont remplacé le tailleur ou la robe par un vêtement décontracté, sport-chic. Puisque nous offrons une grande variété, nous ne sommes pas trop affectés. »
Novo Bas appréhende l’automne
Étant située au centre commercial Les Promenades Montarville, la boutique de vêtements mode pour femmes Novo Bas n’a pu rouvrir ses portes que le 19 juin. « Le retour a été satisfaisant, signale la propriétaire Carole Trudeau. Juillet a été correct, sans pour autant connaître une hausse du volume des ventes. Mais, depuis le début d’août, c’est le calme plat. » On ne peut toutefois pas se fier à cela, car l’achalandage fond toujours durant ce mois dans le centre commercial, précise-t-elle.
La femme d’affaires dont la boutique établie à Boucherville depuis 30 ans appréhende cependant l’automne. Elle s’inquiète d’une deuxième vague de la COVID-19 et d’un éventuel manque de disponibilité de la marchandise, des retards de livraison et donc d’une baisse de son chiffre d’affaires.
« Je vends beaucoup de vêtements de designers québécois, et puisque la production d’automne était prévue au moment de la pandémie, tout est décalé dans le domaine de la mode. Je commence à recevoir des appels de designers qui coupent leur collection de 50 %. Et du côté des importations, même si j’en ai peu, les livraisons sont retardées ou les commandes sont incomplètes. Je crains que ma grande difficulté soit d’avoir moins de choses intéressantes à offrir. »
Le niveau des ventes n’est pas revenu comme avant
La clientèle a changé chez Peinture et décor de Mortagne, Benjamin Moore. « Avant la pandémie, elle était composée en majorité d’entrepreneurs et de peintres, et depuis, elle est plutôt résidentielle, mentionne la directrice du magasin, Marie-Ève Ouimet.
Pendant que les entrepreneurs étaient en arrêt de travail, plusieurs personnes ont décidé de faire elles-mêmes leurs travaux. Puisqu’elles ne pouvaient pas voyager cet été, elles ont devancé leur projet de rénovation et alloué leur budget voyage aux travaux dans la maison.»
Mme Ouimet constate une grande baisse des ventes en avril, de presque de 50 %, suivie d’une lente reprise « En mai, lorsque les gens ont retrouvé un peu plus de sécurité, l’achalandage dans le magasin a crû. Mais nos ventes en juin et juillet sont encore en dessous, d’environ 20 %, par rapport à la même période l’an dernier », confie-t-elle.
« Ce qui va moins bien actuellement est relié à la grève qui a sévi au port de Montréal. Plusieurs fournisseurs ont de la difficulté à respecter les délais de livraison et c’est ardu pour nous de nous procurer les matériaux. La plupart sont sur commande et
on rate des ventes.»
Nouvelle clientèle pour la Boulangerie Ange
À la Boulangerie Ange, en raison du télétravail, on ne retrouve presque plus les travailleurs des bureaux et des entreprises du secteur et qui avaient l’habitude de venir à l’heure du diner durant la semaine. « On a plus les énormes rush les midis. Par contre, on a réussi à développer une clientèle plus locale et familiale que nous n’avions pas. Nos ventes sont similaires, voire à la hausse les fins de semaine », résume la responsable Pauline Jouchaud.
La boulangerie n’a jamais fermé ses portes. Elle a poursuivi ses activités, mais a réduit ses heures d’ouverture au début de la pandémie.
Certains ont été épargnés
Enfin, les détaillants n’ont pas tous subi les contrecoups de la COVID-19. Les secteurs épargnés sont notamment l’alimentation et l’électronique.

Partager cet article