Plusieurs agriculteurs ont connu une saison difficile en raison de la sécheresse du début d’été. Certaines cultures ont, au contraire, profité d’un climat qui leur a été plutôt favorable. Ce fut le cas pour les vignes du Domaine du fleuve à Varennes. On nous promet d’ailleurs une belle cuvée 2020.
Bien entendu, les pratiques commerciales ont changé cet été en raison de la pandémie. Pas question donc pour le vignoble d’offrir des dégustations sur place et le nombre de visiteurs permis dans la boutique de l’établissement est limité, comme c’est le cas ailleurs. Malgré tout, les amateurs de vins peuvent profiter du site et déguster le nectar de la bouteille fraîchement achetée dans un verre recyclable, et ce, à l’extérieur du bâtiment principal.
« Nous respectons toutes les mesures qui sont imposées aux commerçants en général, explique le vigneron Louis Thomas. Ça peut compliquer les choses. Ça nous a fait perdre de la business, des réceptions et des événements. Par contre, nous étions déjà sur une envolée avec la distribution dans les épiceries fines, dans la région mais aussi un peu partout au Québec. Et puis, les gens se sont sentis très concernés par le mouvement d’achat local. Disons qu’au niveau de notre développement, notre timing nous a permis de très bien nous en sortir. »
Développement progressif
Dans une culture comme celle du raisin qui peut souffrir grandement des saisons humides comme nous avons connu ces dernières années, il semble que 2020 aura marqué un retour du balancier pour les producteurs de la région.
« Les jeunes vignes ont souffert un peu plus du temps sec du début de l’été, explique Louis Thomas. Il a fallu les arroser énormément, mais les choses se sont depuis replacées. Heureusement, nous sommes sur une terre faite d’argile limoneuse, alors c’est très bien drainé ici. Mais pour les vieilles vignes, un temps comme celui que nous avons connu, c’est parfait. »
Côté développement des affaires, celui qui a planté ses premières vignes il y a plus d’une douzaine d’années nous confirme par ailleurs que, dans son domaine, la prudence et la patience sont des vertus qu’il peut être payant de cultiver.
« Notre développement s’est fait de façon plutôt organique, en ce sens que nous avons été très prudents, ajoute le vigneron. Nous avons planté des cépages européens et nous avons voulu attendre et avoir du recul avant de prendre de l’expansion. Nous l’avons fait de façon modeste, année par année. C’est difficile de faire un calcul exact, mais cette année, je prévois produire 150 % des quantités de l’an passé. Ce qui signifie que, de 15 ou 16 000 bouteilles, on devrait monter jusqu’à 25 000 bouteilles avec ce qui est planté actuellement. »