Calixa Lavallée, compositeur du Ô Canada: L’œuvre maîtresse d’un personnage intrigant

Steve Martin de l’Initiative de journalisme local
Calixa Lavallée, compositeur du Ô Canada: L’œuvre maîtresse d’un personnage intrigant
Calixa Lavallée (Photo : Bibliothèque et archives du Canada)

Afin de souligner le 40e anniversaire de l’adoption du Ô Canada comme hymne du pays, Radio-Canada a retracé les grandes étapes de la vie étonnante de Calixa Lavallée, ce personnage intrigant qui a donné son nom à l’un des 40 plus beaux villages du Québec.

Si le 1er juillet dernier marquait les 40 ans de l’officialisation de l’adoption de l’hymne national par le gouverneur général du Canada, Edward Schreyer, la fête de la Saint-Jean correspondait pour sa part au 140e anniversaire de l’œuvre écrite par le musicien originaire de Verchères pour accompagner les paroles du poète et juge Adolphe-Basile Routhier.

« C’est quand même une des premières personnalités du Québec au XIXe siècle à avoir une carrière internationale, a expliqué Éric Champagne, compositeur et spécialiste de l’œuvre de Calixa Lavallée. Une grande partie de sa carrière s’est déroulée en dehors de nos frontières. Et même si l’on entend très peu sa musique aujourd’hui, il est quand même une de nos premières grandes vedettes avec la chanteuse Emma Albani. […] Il a connu de grands succès en tant qu’interprète, musicien, chef d’orchestre et compositeur. »

Prodige qui jouait de l’orgue à la cathédrale à 11 ans et donnait un récital au Théâtre Royal de Montréal à 13 ans, le musicien a par la suite dû, dans un petit bassin comme le Québec, vendre ses partitions afin de vivre de son art.

« C’est ce qui lui a permis d’avoir une présence posthume, a ajouté Éric Champagne lors de son entretien avec Stéphan Bureau. La majorité de son répertoire qu’on connait aujourd’hui, c’est ce qu’il a été capable de publier de son vivant. Donc de la musique de chambre, des mélodies pour voix et piano. C’était vraiment ce qui était très facilement vendable et qui était le plus prisé des consommateurs de l’époque. »

De la scène au champ de bataille

Calixa Lavallée s’est par la suite exilé aux États-Unis.  Sa victoire à un concours à la Nouvelle-Orléans lui donne l’opportunité d’accompagner sur scène le célèbre violoniste Olivera avec qui il se produira notamment au Mexique, aux Antilles et au Brésil. À son retour, contre toute attente, le musicien s’est enrôlé dans l’armée du Nord menée par Lincoln lors de la guerre civile américaine et au sein de laquelle il a obtenu le titre de chef de bataillon.

Il combat même lors de la bataille d’Antietam au Maryland en 1862, une des journées les plus sanglantes du conflit. « Il est blessé durant la guerre, précise le spécialiste. Il a beaucoup joué d’ailleurs sur cette blessure pour mousser un peu sa notoriété! »

Calixa Lavallée est décédé à Boston en 1891. Le 13 juillet 1933, ses restes furent rapatriés au Québec au cours d’une cérémonie solennelle avant d’être déposés au cimetière de Côte-des-Neiges à Montréal.

Rappelons que, en plus du Ô Canada, Calixa Lavallée a composé des symphonies et plusieurs opérettes, ainsi que de la musique de chambre. Un grand nombre de ses partitions ont aujourd’hui disparu.

Pour entendre l’entretien dans sa version intégrale, visitez le site de l’émission Bien entendu.

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