Il y a urgence d’agir en matière d’habitation dans l’agglomération de Longueuil

Coalition des organismes de l’agglomération de Longueuil pour le droit au logement
Il y a urgence d’agir en matière d’habitation dans l’agglomération de Longueuil

Lancement d’une vaste enquête auprès de 1000 ménages locataires

Dans le cadre d’un lancement virtuel, les membres du comité-recherche de la Coalition des organismes de l’agglomération de Longueuil pour le droit au logement ont présenté les résultats d’une vaste enquête sur les conditions de vie et d’habitation de 1000 ménages locataires de l’agglomération de Longueuil.
La professionnelle de recherche Camille Girard-Marcil a souligné les faits saillants et les résultats démontrent qu’il y a indéniablement urgence d’agir en matière de logement sur le territoire. Aux yeux des organisateurs, il s’avère nécessaire de soutenir les ménages locataires ayant des besoins impérieux en matière de logement.
Guy Levesque, coordonnateur à la Maison La Virevolte et membre du comité-recherche, souligne : « Nous espérons que cette enquête inédite et réalisée d’une manière rigoureuse, servira de référence en ce qui a trait aux enjeux en matière de logement et à leur priorisation sur le territoire pour les prochaines années. Nous voulons également que ce projet génère des actions concrètes afin de mieux soutenir les ménages locataires qui vivent des problèmes de logement liés à l’insalubrité. Il y a urgence d’agir ! ».
L’enquête démontre que plusieurs ménages locataires vivent dans des logements insalubres dont ils sont littéralement prisonniers et que ce sont les groupes sociaux les plus vulnérables, marginalisés et racisés qui sont les plus touchés. Marie-Christine Plante, adjointe à la direction à Carrefour pour Elle et membre du comité-recherche, mentionne à cet effet : « L’analyse différenciée selon les sexes révèle que les femmes monoparentales vivent des enjeux significatifs. Elles sont plus sujettes à vivre de la discrimination, du harcèlement et de la violence. Elles sont plus nombreuses à avoir de la difficulté à se trouver un logement et lorsqu’elles en ont un, elles le paient plus cher et rencontrent souvent plus de cinq problématiques en ce qui a trait à l’insalubrité.»

La Rive-Sud subit présentement une réelle crise du logement avec un taux d’inoccupation global dramatiquement bas, particulièrement à Longueuil à 1,5 % alors que le taux d’équilibre du marché locatif se situe à 3 %. Pour les villes de Brossard, Boucherville, Saint-Bruno-de-Montarville et Saint-Lambert, le taux d’inoccupation se situe à 1,8 %. Force est de constater que la pénurie de logements locatifs abordables et de qualité fait rage sur l’ensemble du territoire de l’agglomération de Longueuil et accentue la pression sur les locataires. Marco Monzon, directeur du Comité logement Rive-Sud et membre du comité-recherche affirme à ce sujet : « Dans les dernières semaines, nous avons contacté chaque Ville de l’agglomération de Longueuil afin de savoir comment les instances municipales se préparaient à l’aube du 1er juillet et de la grande période des déménagements afin d’accompagner et de soutenir les locataires qui n’auront pas trouvé de logement à la fin de leur bail. Nous constatons malheureusement que plusieurs villes semblent sous-estimer l’ampleur de la crise du logement qui fait rage actuellement et qui est aggravée par la crise de la COVID-19, ce qui va compliquer grandement la vie des locataires qui planifient un déménagement dans les prochaines semaines.»

Les membres du comité-recherche expliquent que le territoire de l’agglomération de Longueuil doit rapidement devenir le théâtre d’un grand chantier de développement de logements sociaux dans les prochaines années afin d’assurer de bonifier la quantité et la qualité de l’offre locative aux ménages locataires. Hamh Lam, directrice du Comité logement Montérégie et membre du comité-recherche explique : « La solution à l’insalubrité des logements passe certes par une application plus serrée de la réglementation des villes et par l’émission systématique de constats d’infraction aux propriétaires négligents, mais aussi et par-dessus tout, par la création de logements sociaux. Il faut des engagements clairs des villes à cet effet. »

Le comité-recherche conclut son rapport de recherche avec des propositions d’actions concrètes. Il invite l’ensemble des acteurs municipaux, des instances et des groupes communautaires intervenant en logement à les mettre en œuvre dès maintenant. Selon le comité, les élus des villes et leurs services d’urbanisme doivent être des acteurs-clés de cet exercice de concertation. À ce sujet, Guy Levesque, précise que « pour sortir les gens des logements insalubres, il faut absolument que les municipalités fassent preuve de leadership en se dotant d’un plan de développement de logement social pour les prochaines années, nous estimons qu’il faut un minimum de 500 unités par année sur cinq ans sur le territoire de l’agglomération de Longueuil pour répondre à la pénurie de logements de qualité qui fait rage en ce moment. Il est également primordial que les villes mettent en place une réserve foncière de terrain destiné spécifiquement au développement de logement social et communautaire ».
Le comité-recherche croit également que les ménages locataires doivent être au cœur des travaux et des actions qui seront portés dans le milieu. C’est pourquoi un travail de mobilisation générale des locataires, s’appuyant sur les résultats du portrait et de ses recommandations, sera entrepris dès l’automne 2020 afin de développer et mettre en œuvre un « Plan d’action pour les mal-logés ». Ce plan d’action aura entre autres comme objectif de donner la parole aux mal-logés et de faire entendre cette parole auprès des instances et de planifier des actions politiques et de mobilisation afin de gérer les changements structurels nécessaires sur le plan local. Marie-Christine Plante déclare : « Nous croyons qu’il est indispensable pour lutter efficacement contre le phénomène de l’insalubrité des logements de renforcer le travail de concertation multisectorielle afin de favoriser une meilleure synergie entre les différents acteurs. Il va falloir innover et faire preuve de détermination pour s’assurer que les gens ne demeurent pas prisonniers de leur logement et pour développer des actions et des mécanismes de protection efficaces pour les nombreux locataires vivant dans des logements insalubres. Le logement est un droit humain fondamental et il est grand temps qu’il soit enfin respecté pour toutes et tous. »

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