Enerkem a toujours l’intention de construire une usine de biocarburants à Varennes

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Par Daniel Bastin
Enerkem a toujours l’intention de construire une usine de biocarburants à Varennes
Enerkem exploite un centre d'innovation au Québec ainsi qu’une usine commerciale en Alberta (photo). (Photo : Enerkem)

Dans son édition du 3 février dernier, le Journal de Montréal indiquait que les Québécois risquaient de perdre collectivement quatre milliards de dollars en fonds publics dans huit mégaprojets, dont celui de l’entreprise Enerkem à Varennes, affectée notamment par le décès de son cofondateur et président du conseil d’administration, Vincent Chornet. Joint à ce sujet par le journal La Relève, une porte-parole de l’entreprise qui produit des biocarburants à partir de matières résiduelles non recyclables indique que le projet suit son cours et que des travaux préparatoires ont même été effectués l’été dernier dans le Novoparc de Varennes, près de l’usine de Greenfield Global.
« La préparation continue comme prévu. Le projet d’Enerkem à Varennes n’est pas lié à un seul individu », a déclaré Valérie Gonzalo, du service des communications. « Le processus suit son cours. À ce stade-ci nous n’avons pas encore une idée précise de l’échéancier, mais des travaux préparatoires d’ingénierie ont été entrepris sur les terrains à Varennes en août 2019 et nous avons obtenu les permis environnementaux. »
Rappelons à ce sujet que, le 16 avril dernier, Enerkem avait annoncé la conclusion d’une nouvelle ronde de financement totalisant 76,3 millions de dollars qui provient des investisseurs actuels, en plus d’un nouveau partenaire, Suncor Energy. Pour sa part, le gouvernement du Québec a augmenté sa participation au capital-actions de 13,3 millions de dollars par le biais du Fonds du développement économique, alors qu’elle se chiffrait à 20 millions auparavant.
Matières résiduelles non recyclables
L’entreprise a son siège social à Montréal et emploie présentement plus de 200 personnes, dont plus de 150 au Québec. Enerkem exploite un centre d’innovation au Québec ainsi qu’une usine commerciale en Alberta. En se basant sur les données recueillies à son complexe situé dans l’ouest canadien, la construction de l’usine à Varennes créerait 600 emplois directs et indirects. Une fois en fonction, elle emploierait une cinquantaine de travailleurs sur le site.
En ce qui concerne les matières résiduelles non recyclables, celles-ci proviendraient des secteurs institutionnel, commercial et industriel, ainsi que de débris de construction et de démolition. La technologie d’Enerkem lui permettrait de transformer ces matières en méthanol, en éthanol ainsi qu’en d’autres produits chimiques intermédiaires largement utilisés
Selon les plus récentes données, la capacité de production annuelle à Varennes serait d’environ 38 millions de litres, permettant ainsi de réduire les émissions de gaz à effet de serre d’environ 110 000 tonnes de CO2 par année.
Suncor, l’une des plus importantes sociétés énergétiques au Canada, rejoint le capital d’Enerkem composé de la Banque Nationale du Canada, Braemar, Cycle Capital, Energy Ventures, Fondaction, Fonds de solidarité FTQ, Investissement Québec, Rho Ventures, Sunkem, the Westly Group et Waste Management du Canada. En plus de la contribution au capital action, Suncor partagera des ressources techniques visant à soutenir l’accélération du développement du projet d’Enerkem.
La direction a indiqué que les installations d’Enerkem sont construites comme des systèmes préfabriqués basés sur l’infrastructure de fabrication modulaire de l’entreprise qui peut être déployée à l’échelle mondiale. Sa technologie contribue à la diversification du portefeuille énergétique et à la fabrication de produits courants plus écologiques tout en offrant une solution de rechange intelligente et durable à l’enfouissement et à l’incinération.
En terminant, précisons que le gouvernement du Québec a investi directement 81 millions dans l’entreprise Enerkem par le biais de capital-actions et de subventions.

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