La Ville multiplie les efforts pour préserver son couvert forestier

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Par Daniel Hart
La Ville multiplie les efforts pour préserver son couvert forestier
Les arbres matures en bordure de rue ont une valeur patrimoniale.

L’arrivée de l’agrile du frêne dans la région au cours de la présente décennie a forcé le monde municipal à revoir les pratiques en ce qui a trait aux arbres et à la biodiversité. Ce fut en quelque sorte une prise de conscience qui a conduit à vouloir augmenter la biodiversité.
La présence de l’agrile a été observée au départ en 2013, année où furent installés des pièges : sept insectes avaient alors été capturés. Ces premiers signes d’infestation ont conduit la Ville de Boucherville à faire un inventaire des frênes en façade des propriétés, en bordure de rue et dans les parcs. Résultat : un relevé de quelque 4000 arbres de ce type. Un peu plus tard, la municipalité a mis en place un programme d’aide financière pour les contribuables qui avaient choisi de traiter leurs frênes dans l’espoir de les maintenir en bonne santé et d’éviter qu’ils dépérissent. La première année, des subventions ont été accordées pour le traitement de 763 arbres. La seconde, ce fut pour 610 autres spécimens et 652 de plus en 2018.
Depuis le premier relevé de 4000 arbres réalisé en 2014, le portrait a changé : il en reste actuellement 2590, excluant ceux qu’on retrouve dans les milieux naturels. Quelque 4000 abattages ont été exécutés dans les milieux naturels depuis octobre 2017 par mesure de sécurité. En fait, lorsque le frêne dépérit, il devient sec et peut se casser à la base du tronc. Des centaines d’arbres ont d’ailleurs été abattus dans le parc de la Futaie. La Ville a investi environ 700 000 $ dans cet exercice.
Du côté des arbres de rue et des parcs récréatifs, de nombreux efforts de reboisement ont été consentis. La municipalité a replanté un plus grand nombre d’arbres que ceux qu’elle avait abattus. Elle a également distribué 950 arbres de bon calibre aux citoyens entre 2015 et 2018, en plus de 330 autres cette année. Au parc Arthur-Dumouchel où on dénombrait de 3000 à 4000 frênes, il est question de reconstituer des boisés avec de nouvelles essences.
Qu’en est-il des frênes voués à la conservation sur les terrains municipaux? « Il y en a très peu. Nous ne sommes pas dans une logique de conservation mais plutôt de ralentissement pour éviter que trop de frênes meurent d’un coup », explique Daniel Drouin, chef du Service de l’environnement à la Ville.
Choix à faire
Pour les citoyens ayant des frênes sur leur propriété, vaut-il mieux traiter les arbres ou les abattre? « En ce qui concerne les arbres matures en bordure de rue, c’est une bonne idée de les traiter à cause de leur valeur patrimoniale, leur cachet et leur incidence sur la valeur de la propriété, mais ça demeure un choix personnel », explique M. Drouin. Le traitement n’est toutefois pas curatif et doit être refait à tous les deux ans … à vie! Précisons que la Ville ne prévoit pas bonifier son programme d’aide aux propriétaires pour le traitement des arbres comme c’est le cas à Montréal.

 

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