Le Slam pour aider de jeunes autistes à se dépasser!

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Par Daniel Bastin
Le Slam pour aider de jeunes autistes à se dépasser!
Le slam a permis à Lim Brunet, David Vallée et Wylliam Boileau de s’exprimer comme jamais auparavant et cette confiance les a transformés. (Photo : Courtoisie)

Du 22 au 27 octobre dernier se tenait en Gaspésie la première édition des Rencontres internationales de perfectionnement en art oratoire, dont le thème était « Slam, la langue pour tous ». Pas moins d’une trentaine de slameurs de tous âges ont participé à ce projet bien spécial et ils provenaient d’un peu partout à travers le Québec, de l’Outaouais à Gaspé, et même de la France.
C’était l’occasion pour ces jeunes artistes de monter des spectacles, de faire du slam en direct à la radio, de participer à un « raid poétique », à faire une multitude de rencontres en milieu scolaire avec une centaine de jeunes de la région de la Gaspésie, à prendre part à la production d’un recueil de textes, un portrait vidéo et aussi à l’enregistrement d’une compilation audio.
Parmi eux, on remarquait tout particulièrement trois élèves de l’école secondaire De Mortagne à Boucherville ayant le trouble du spectre de l’autisme (TSA), soit David Vallée, Lim Brunet et Wylliam Boileau. Les trois jeunes participants étaient sous la supervision de l’enseignant Bruno Desjarlais.
On peut décrire le Slam comme une forme de poésie orale qui peut être déclamée en parlant, en chantant, de façon rythmée ou non. Dans le cadre des Rencontres internationales, les artistes avaient l’occasion de prendre la parole haut et fort sur des sujets qui les touchent et qu’ils choisissent de porter à l’attention du public, de faire des rencontres et de tisser des liens avec d’autres jeunes partageant les mêmes passions.
Dépasser les barrières
« Toute la semaine, David, Lim et Wylliam ont écrit et préparé l’aspect théâtral de leurs textes et ils les ont présenté dans des écoles, des bibliothèques, des cafés, etc. C’était magique, d’expliquer Bruno Desjarlais. Ça leur a donné beaucoup de confiance. Ils avaient un désir d’apprendre, de s’exprimer en tant qu’individus alors qu’ils n’arrivaient pas à le faire auparavant. »
« Ce sont des jeunes qui en ont bavé parce qu’ils sont différents, parce qu’ils ont parfois été intimidés dans leur vie et tous ces éléments sont invoqués dans les textes qu’ils ont préparés et ces paroles prennent ainsi une valeur incroyable. Ils ont pris part à des événements dans des salles remplies et ils se sont sentis un peu comme des vedettes rock! », d’expliquer l’enseignant de Varennes.
« Ça leur a permis de dépasser leurs barrières, d’aller au-delà du jugement des autres. L’expérience a été formidable! De jour en jour, ils progressent; ils continuent d’écrire des textes en Slam et l’un d’eux, Wylliam, vient même d’être sélectionné pour Secondaire en spectacle. »
« Ils ont dû faire un travail immense sur eux. Même des jeunes qui ne sont pas aux prises avec le trouble du spectre de l’autisme se diraient :  » Oublies ça, je ne me mettrai pas en danger devant d’autres personnes comme ça « , mais eux ils l’ont fait. C’est un accomplissement d’une richesse incroyable. »
« David, Lim et Wylliam ont aussi pris part à un enregistrement professionnel en vue d’un documentaire sur leur expérience et il y a un recueil de textes en préparation. C’est sûr que cette semaine restera gravée à jamais en eux », de conclure leur coach avec enthousiasme.

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