L’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE) invitait le public à formuler des commentaires sur les effets environnementaux potentiels du projet d’agrandissement des installations du Port de Montréal à Contrecoeur dans le cadre de deux séances publiques tenues le 28 février et le 1er mars dernier au Centre multifonctionnel. Le projet de 750 M$ suscite beaucoup d’intérêt, mais plusieurs citoyens et organismes se sont montrés inquiets par rapport à ses conséquences sur leur environnement et leur qualité de vie.
Le projet a reçu de nombreux appuis de la part des municipalités voisines et des organismes de développement économique, dont Boucherville, Calixa-Lavallée, Contrecoeur, Saint-Amable, Sainte-Julie, Varennes, Sorel-Tracy, Verchères, la Chambre de commerce du Montréal métropolitain, le Conseil du patronat du Québec, la MRC de Marguerite-D’Youville, le député de Verchères Stéphane Bergeron, entre autres.
Dans le cas de Verchères, cet appui par le maire suppléant, Gilles Lamoureux, s’accompagnait de préoccupations au sujet du bruit généré par le passage des quelques 1 200 camions par jour quand le terminal sera au maximum de sa capacité. Dans son mémoire, la Municipalité dit espérer que le port et ses partenaires trouveront une solution pour la mise en place de la barrière au passage à niveau de la voie ferrée à l’intersection de la montée Calixa-Lavallée, en plus d’implanter des mesures d’atténuation.
M. Lamoureux, a ensuite « enlevé son chapeau de conseiller » pour exprimer sa peur de voir la valeur de sa maison située pas très loin de la voie ferrée diminuer en raison de l’agrandissement du Port de Montréal à Contrecoeur. Ces craintes ont trouvé écho dans les propos de plusieurs autres citoyens.
Un train de trois kilomètres
Pour sa part, la conseillère de Boucherville, Isabelle Bleau, a également mentionné que la Ville appuie le projet, mais a fait sienne certaines inquiétudes exprimées entre autres par les représentants de Sécurité ferroviaire Rive-Sud. Ceux-ci ont rappelé que le site de Contrecoeur serait prévu pour accueillir près de 1 150 000 conteneurs par année, dont près de la moitié serait transportée par voie ferroviaire. Cela occasionnerait deux passages supplémentaires de trains de trois kilomètres de longueur par jour sur le tronçon de Saint-Lambert à Contrecoeur.
Cette longueur de convoi exceptionnelle provoquerait à chaque fois une attente de plus de sept minutes aux passages à niveau, coupant du même coup en deux certains quartiers de Verchères et Boucherville notamment et causant un délai supplémentaire dangereux pour les ambulances.
Une citoyenne de Verchères, Lise Houle, a demandé si les conteneurs contiendraient des matières dangereuses et le vice-président aux opérations du Port de Montréal, Daniel Dagenais, lui a répondu que 3 % de l’ensemble des marchandises transigées seraient considérées comme telles et que celles-ci seraient encadrées par un processus sécuritaire rigoureux, similaire à celui déjà implanté à Montréal. Il a ajouté qu’il n’y aurait pas de transport de pétrole à Contrecoeur.
Érosion, bruit et trafic
La citoyenne de Verchères a également fait part de ses appréhensions par rapport à l’érosion des berges du fleuve Saint-Laurent qui est déjà problématique dans la région, alors que le projet amènerait le passage de deux à trois navires supplémentaires par semaine.
Plusieurs citoyens et organismes pour leur part se sont dits très concernés par l’augmentation du trafic sur la 132 et l’autoroute 30 en raison des 1 200 camions de plus par jour. M. Dagenais a précisé à ce sujet que les simulations par ordinateur avaient été transmises au ministère des Transports du Québec et les analyses ont permis de constater que ce flot supplémentaire pouvait être absorbé par le réseau routier.
Rappelons en terminant que le public est invité à formuler ses commentaires d’ici le 9 mars par le biais du Registre canadien d’évaluation environnementale. Après cette date, l’Agence canadienne d’évaluation environnementale recueillera les commentaires des citoyens et organismes, lesquels seront pris en compte dans l’analyse du Comité d’experts en vue de la rédaction du rapport d’évaluation environnementale.