Dépôt de l’étude d’impact environnemental du projet de terminal à Contrecoeur

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Par Daniel Bastin
Dépôt de l’étude d’impact environnemental du projet de terminal à Contrecoeur
En raison du trafic lourd attendu, une étude de circulation recommande le réaménagement majeur de la montée de la Pomme-d’Or, de ses accès vers l’autoroute 30 et de son intersection avec la route 132. (Photo : APM)

Le 1er février dernier, l’Administration portuaire de Montréal (AMP) a fait connaître les principales conclusions de l’étude d’impact environnemental du projet de terminal à conteneurs à Contrecœur, qui a été rendue publique il y a quelques jours par l’Agence canadienne d’évaluation environnementale (ACÉE). Cette étude fera d’ailleurs l’objet d’une consultation publique qui se déroulera du 27 février au 1er mars prochains, et celle-ci comprendra notamment des sessions d’information.
Rappelons que le projet de 650 millions de dollars de l’Administration portuaire de Montréal permettra de manutentionner à terme 1,15 million de conteneurs par année à Contrecoeur. Il comprend plusieurs composantes dont les principales sont : deux postes à quai et une aire de manutention de conteneurs; une cour ferroviaire intermodale connectée au réseau principal; un portail d’accueil pour les camions relié au réseau routier; et des installations de soutien telles que des bâtiments pour les employés. Les travaux de construction s’étendront sur une période approximative de quatre ans à partir du début de la mobilisation de l’entrepreneur prévue en 2020.
Notons que l’étude d’impact environnemental a été réalisée en 2016 et 2017 par l’APM, en collaboration avec une équipe d’experts de SNC-Lavalin. Dans le document rendu public par l’ACÉE le 18 janvier dernier, on retrouve de nombreux enjeux regroupés sous cinq thèmes, soit circulation routière et ferroviaire; environnement – milieux aquatique et terrestre, transport maritime; retombées économiques; milieu humain – Impacts pour les communautés voisines.
Circulation accrue
Selon l’étude, environ 150 camions/jour pourraient se rendre sur le site en construction. Si la gestion de la totalité des déblais se fait hors site, il est estimé qu’un total d’environ 350 camions/jour seraient nécessaires pour le transport des déblais pendant les travaux de dragage, soit de la mi-septembre à décembre, pendant trois ans.
Aussi, durant ces périodes de travaux plus intensifs, un total maximal de 500 camions/jour pourraient circuler vers le chantier de construction. La réception des matériaux se fera via la route 132, vis-à-vis la montée Lapierre et par l’accès permanent qui sera aménagé du côté Est. « Selon une étude de circulation, les conditions de circulation en période de construction seront satisfaisantes sur l’ensemble des carrefours », est-il indiqué.
Toujours d’après les études de circulation déposées par l’Administration portuaire de Montréal, les nouvelles installations portuaires une fois construites attireront chaque jour entre 1 200 à 2 000 camions dans la région de Contrecœur. En raison du trafic lourd attendu, une étude de circulation de l’APM recommande le réaménagement majeur de la montée de la Pomme-d’Or, de ses accès vers l’autoroute 30 et de son intersection avec la route 132.
Le projet prévoit également la construction de près de 9 kilomètres de nouvelles routes sur les terrains de l’APM et une entrée principale sur la route 132, près de la montée de la Pomme-d’Or. Une connexion ferroviaire de 2,5 kilomètres devra aussi être construite pour relier le terminal au réseau du CN, qui longe tout le site de Contrecœur.
Les emplois directs au chantier sont estimés à environ 270 travailleurs en période de pointe (dragage, excavation de masse), tandis que le minimum est estimé aux alentours de 180 travailleurs durant les derniers mois de la construction. La création d’emploi est estimée à 1 000 travailleurs par année pendant la phase d’opération du terminal.
Sécurité publique
Au chapitre environnemental, le projet amènera plusieurs inconvénients, dont principalement le dragage dans le fleuve Saint-Laurent, les modifications permanentes à l’habitat des poissons, la présence d’espèces rares menacées d’extinction comme la rainette faux-grillon.
Ainsi, pour construire l’aire d’approche et d’amarrage, le fleuve serait dragué sur une surface de 16 hectares, jusqu’à une profondeur de 11 mètres. Le volume total des sédiments et de sols excavés serait estimé à environ 1,1 million de mètres cubes.
« Pour compenser les pertes d’habitats du poisson, l’APM entend mettre à profit son projet d’habitat de réserve », est-il expliqué dans le document. « Ce dernier a débuté en 2008 et a visé la création et l’amélioration des habitats fauniques sur cinq îles différentes sous la gestion de l’APM, localisées dans la partie Nord-Ouest de l’archipel des Îles-de-Boucherville. »
En ce qui concerne la sécurité de la population, l’étude mentionne ceci : « Les impacts cumulatifs totaux attribuables à tous les projets, activités et évènements passés, actuels et futurs sur la sécurité de la population sont considérés faibles. En effet, le renforcement des activités industrielles liées à la manutention de marchandises conteneurisées, tout comme la présence de nouvelles PME au niveau du Technopôle de Contrecœur, ne présente pas de risque majeur sur la sécurité des résidents les plus proches. Des voies de circulation existent pour contourner la zone industrielle de Contrecœur et rejoindre les municipalités voisines. »

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