Des « séismes par le gel » se sont fait entendre dans la région!

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
Des « séismes par le gel » se sont fait entendre dans la région!
Séismes Canada a expliqué que ces séismes par le gel se produisent quand l’eau infiltrée sous la glace ou dans le sol gèle et gonfle. (Photo : Capture d'écran MétéoMédia)

La météo nous en a fait voir de toutes les couleurs en janvier avec son froid extrême, sa neige et son verglas, mais voilà qu’elle pourrait être à l’origine de bruits d’explosion sourde qui ont été entendus un peu partout à travers le Québec ainsi qu’en Ontario, mais en particulier à Sainte-Julie, Saint-Basile-le-Grand et Boucherville.
Un tel phénomène est plutôt spectaculaire car on entend un fort « boom » qui peut même dans certains cas faire trembler une maison pendant une fraction de seconde, faire aboyer le chien et inquiéter à juste titre les occupants.
À la suite des questionnements de nombreux citoyens, la Ville de Sainte-Julie a communiqué avec Séismes Canada pour trouver la réponse à ce phénomène. Le porte-parole de l’organisation a mentionné que plusieurs cas semblables ont été recensés à travers la province. « Il s’agit probablement de cryoséismes (NDLR : ou séismes par le gel). Nos sismographes n’ont rien enregistré de significatif, mais nous avons reçu huit rapports qui viennent de ce secteur », a expliqué Nicolas Ackerley de Séismes Canada sur les ondes de MétéoMédia.
Il a précisé que de telles secousses n’ont pas été détectées car elles proviennent d’un type d’événement très localisé. Le porte-parole a indiqué que ces séismes par le gel se produisent quand l’eau infiltrée sous la glace ou dans le sol gèle et gonfle. À ce moment, une forte pression peut alors s’exercer et fendre la glace, le sol ou les roches gorgées d’eau. En plus d’un fort « boom » sonore, le craquement crée une secousse.
Toutes les conditions réunies
« C’est très rarement dangereux, il y a très peu d’exemples de dommages causés sur les structures, a ajouté Nicolas Ackerley. Il a souligné que toutes les conditions étaient réunies pour que des cryoséismes surviennent en Montérégie le mercredi 24 janvier dernier : il faisait doux en début de semaine et une pluie tombée la veille a fait s’infiltrer de l’eau dans les sols, suivie, peu de temps après, d’un refroidissement soudain.
« Sainte-Julie a perdu 12 °C en seulement sept heures mercredi, ce qui a non seulement fait gonfler le volume d’eau gelée, mais en plus contracté les autres matériaux souterrains », a expliqué de son côté Guillaume Perron, météorologue à MétéoMédia. Il a mentionné que la tension créée par ce changement brutal de températures est capable de faire éclater la terre et les roches qui entourent la nouvelle glace.
En terminant, d’autres « booms » ont été entendus le samedi 27 janvier dernier, mais il s’agissait plutôt de transformateurs d’Hydro-Québec puisqu’un total de 1 623 foyers ont été privés d’électricité dans la nuit de samedi à dimanche, selon le site Info-pannes. La panne la plus importante a laissé 963 foyers dans le noir, à Sainte-Julie.

Partager cet article