L’herbe à poux ne prend pas de vacances!..

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Par Daniel Bastin
L’herbe à poux ne prend pas de vacances!..

Durant l’été, on veut tous prendre des vacances souvent bien méritées, mais il ne faut pas oublier que l’herbe à poux, elle, continue de pousser durant la belle saison… Dès la mi-juillet, celle-ci commence à fleurir et produit du pollen qui voyage dans l’air sous la forme d’une fine poussière, provocant des réactions allergiques chez ceux qui y sont sensibles. À cause de l’herbe à poux, les personnes allergiques passent les plus belles semaines de l’été avec de la congestion nasale, des yeux larmoyants et même des crises d’asthme…
Par un simple geste, il est possible d’améliorer la santé de ceux-ci en arrachant ou en tondant les plants qui se trouvent près de chez vous. Cette mauvaise herbe est relativement facile à reconnaître, son feuillage vert est très dentelé et ressemble à celui de la carotte. Une fois à maturité, ses fleurs jaunâtres se retrouvent en épis au sommet des tiges.
Il est à noter que l’herbe à poux pousse facilement dans les sols pauvres et mal entretenus comme les terrains vagues, les bords de trottoirs, les voies ferrées, etc. Elle cause de l’inconfort chez un Québécois sur six environ et elle provoque chez certains de multiples réactions dont irritation du nez, picotement de l’arrière-gorge, éternuements à répétition, yeux enflés et larmoyants, congestion des sinus, toux rauque allant jusqu’à l’asthme chronique.
L’Association pulmonaire du Québec rappelle que les problèmes respiratoires sont la première cause d’hospitalisation au Québec et que la floraison de l’herbe à poux accentue les problèmes respiratoires de plusieurs personnes, allant jusqu’à causer la mort dans certains cas plus graves.
Un problème qui prend de l’ampleur…
La façon la plus simple de se débarrasser de l’herbe à poux est de l’arracher puisqu’elle a un système racinaire peu développé et elle ne présente aucun danger au toucher. Il faut le faire le plus tôt possible puisque sa floraison a lieu au mois d’août. Il ne faut pas la confondre avec l’herbe à puce puisque le contact de celle-ci avec la peau provoque des démangeaisons cutanées.
Soulignons que le pollen de cette plante est très allergène et il est la cause de près de la moitié des cas d’allergies aux pollens en Amérique du Nord. Selon le ministère de la Santé et des Services sociaux, près de 18 % de la population québécoise âgée de 5 ans et plus souffre d’allergie à ce pollen (conjonctivite, rhinite, fatigue, aggravation de l’asthme, perte de productivité, etc.). Les coûts associés à ce problème sont estimés entre 156 à 240 millions par année pour la société québécoise.
Si l’arrachage de l’herbe à poux est une solution efficace et peu coûteuse, le ministère croit toutefois que la population sensible aux allergies devrait continuer de croître au cours des prochaines décennies en raison des changements climatiques anticipés, de l’allongement des saisons polliniques et de l’accroissement des concentrations de pollen d’herbe à poux.
Pour en savoir plus sur le sujet, vous pouvez consulter le site www.santemonteregie.qc.ca/santepublique ou le www.herbeapoux.gouv.qc.ca.

Les plants d’herbe à poux poussent dans les lieux où le sol est perturbé ou dénudé ou encore dans les espaces où d’autres plantes ont de la difficulté à pousser.
Les plants d’herbe à poux se trouvent dans plusieurs habitats :
En milieu urbain
• Terrains vacants
• Stationnements
• Bords de trottoirs
• Terrains de jeu
• Dépôts à neige
• Remblais
• Plates-bandes
• Abords de routes
En milieu agricole
• Entrées de champs
• Cultures de soya et de maïs
Dans certains corridors de transport
• Abords de routes
• Abords de pistes cyclables et de sentiers
• Chemins de fer désaffectés
• Emprises de lignes de transport d’électricité
• Emprises sous lesquelles des conduites sont enfouies (gaz, produits pétroliers, eau)
(Source : Ministère de la Santé et des Services sociaux Québec)

Il est possible d’améliorer la santé des personnes allergiques
Une étude de la Direction de santé publique de la Montérégie de juin 2011 concluait qu’il était non seulement possible, mais également facile et peu coûteux pour une municipalité de réduire efficacement et significativement la quantité de pollen de l’herbe à poux dans l’air et son impact sur la santé de la population. En effet, la communauté de Salaberry-de-Valleyfield, où a été menée cette étude, a démontré qu’en mobilisant certains partenaires clés (milieu municipal, gouvernemental, industriel) autour de cette problématique, il était possible d’améliorer la santé des personnes allergiques. En trois ans d’étude, les responsables ont observé que la concentration de pollen dans le milieu résidentiel avait diminué de 58 %, ce qui a eu pour effet d’atténuer de moitié l’intensité des symptômes de rhinite allergique chez une personne sur deux.
La coupe de l’herbe à poux, réalisée à deux reprises au cours de l’été, à la mi-juillet et à la mi-août, a fortement contribué à réduire les quantités de pollen dans l’air. Cette mesure a été pratiquée entre autres sur les bords de routes, et les terrains des industries, des sites très colonisés par l’herbe à poux. (Source : Santé Montérégie)

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