Tous ensemble pour ériger un buste en bronze à l’effigie du Verchèrois Ludger Duvernay!

Photo de Daniel Bastin
Par Daniel Bastin
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Tous ensemble pour ériger un buste en bronze à l’effigie du Verchèrois Ludger Duvernay!

« Rendre le peuple meilleur! », telle était la fière devise de Ludger Duvernay qui fut un patriote dévoué à sa patrie, un pionnier du journalisme et un propagateur des lumières de la connaissance auprès des Québecois. C’est pour rendre hommage à un homme d’exception qu’un comité a été créé afin commémorer cette année le 165e anniversaire de la mort de ce natif de Verchères, ainsi que le 180e des événements des Patriotes de 1837-1839.
Le 30 mai dernier, le Comité du mémorial Ludger Duvernay a procédé au lancement de la souscription publique dont l’objectif est d’amasser 30 000 $ afin d’ériger un buste en bronze de ce grand homme qui serait installé, si tout se passe tel que prévu, dans le parc Jean-Marie-Moreau, en face de la mairie, en septembre prochain. L’artiste responsable de la réalisation de l’œuvre est le sculpteur québécois de grande réputation, Jules LaSalle.
Le président du Comité ainsi que du Rassemblement pour un pays souverain, Benoit Roy, a invité tous les citoyens du Québec à contribuer généreusement à ce projet rassembleur dédié à cet illustre personnage de notre histoire, en rappelant que le Comité compte rejoindre tous les milieux de la société, tant du milieu corporatif, syndical, artistique, littéraire que politique.
Un site Internet
« Ludger Duvernay était une incarnation de la démocratie et de la liberté d’expression. Il portait le verbe très haut et il déclamait les injustices. Ludger Duvernay a été jeté plusieurs fois en prison pour ses propos et on a même saccagé ses presses », mais l’homme s’est tenu debout et il a eu le courage de ses convictions, a souligné M. Roy devant un autre citoyen de Verchères que l’on peut qualifier de patriote moderne, l’ex-premier ministre du Québec, Bernard Landry.
Un site Internet a vu le jour afin d’en savoir plus sur ce grand homme et amasser les fonds nécessaires pour que se concrétise le projet (http://memorial-ludger-duvernay.quebec). M. Roy a précisé qu’un don pour la réalisation du buste en bronze permettra d’inscrire son nom dans le programme-souvenir qui sera publié lors de l’inauguration. Et, pour les dons de plus de 1 000 $, le nom du donateur sera inscrit sur la plaque commémorative qui sera installée près du monument. Tous les dons supérieurs à 100 $ seront éligibles à un reçu d’impôt.
Il a rappelé que la plupart des membres du comité ont déjà participé à une pareille campagne couronnée de succès et ayant permis l’érection à Saint-Denis-sur-Richelieu du mémorial de Louis-Joseph Papineau, tout comme celui de deux bronzes à l’effigie de Louis Riel et de Marie-Anne Gaboury, sa grand-mère, à Maskinongé.
« C’est un défi, a lancé le président, mais c’est un défi accessible! Nous l’avons déjà rencontré par le passé! Nous avons une expertise, nous avons un réseau et on va le faire! », a-t-il conclu avec le sourire.
Pour honorer un grand homme, il faut après tout une grande détermination!

« Rendre le peuple meilleur! »
Ludger Duvernay demeure pour la postérité celui qui dota le Québec d’une fête et d’une société nationale vouée à la défense de nos droits collectifs les plus chers, la justice, la liberté d’expression et le droit de vivre en français.
Né à Verchères, de Joseph Crevier-Duvernay et de Marie-Anne-Julie Rocbert de La Morandière, Ludger Duvernay (1799-1852) est à peine scolarisé, qu’il obtient, à l’âge de 14 ans, un poste d’apprenti imprimeur au journal Le Spectateur de Montréal. En 1823, il tente sa chance et fonde La Gazette des Trois-Rivières, pour offrir « des moyens d’instruction publique qui ne peuvent que contribuer beaucoup à répandre de plus en plus les lumières et les connaissances ». Durant ses années trifluviennes, Duvernay œuvre aussi comme grand voyer, inspecteur des ponts et des incendies. En 1827, le journal La Minerve connait une impulsion remarquable sous la direction de Duvernay qui en assume chacune des prises de position. Son caractère franc et direct lui vaut vite des ennuis avec gouvernement anglais qui le fait arrêter à pas moins de trois reprises à cause de ses opinions, ainsi qu’une série de duels au pistolet dont il se sort indemne. En 1834, il conçoit et organise le premier banquet de la Saint-Jean-Baptiste qui deviendra plus tard la Fête nationale du Québec. La Minerve ferme ses portes dès le début de la rébellion de 1837 et Duvernay doit fuir aux États-Unis. Son séjour américain durera cinq ans. Il est alors au centre du réseau des exilés canadiens, notamment par le biais des journaux qu’il publie là-bas, le North American et Le Patriote canadien. À son retour en 1843, Duvernay relance La Minerve et fonde la Société Saint-Jean-Baptiste de Montréal où son journal est désormais mis au service des réformistes de LaFontaine. Durant tout ce temps, il met ses presses à imprimer au service de l’éducation populaire, produisant tant des almanachs que de grammaires ou des petits catéchismes.
Lors de son inhumation en 1855, pas moins de 10 000 citoyens reconnaissants suivront son cortège funéraire, saluant tout à la fois le patriote dévoué à sa patrie, le pionnier du journalisme et le propagateur des lumières de la connaissance qui n’eut jamais qu’une devise : « Rendre le peuple meilleur ».
Résumé de M. Gilles Laporte

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