L’épidémie d’ITSS préoccupe la Santé publique

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Par Daniel Hart
L’épidémie d’ITSS préoccupe la Santé publique

En 2014, les cas de gonorrhée ont connu un bond inquiétant tant chez les hommes que chez les femmes.

Cette infection a touché particulièrement les femmes de moins de 25 ans durant la dernière année. L’infection à chlamydia a fait aussi beaucoup de dommages. Plus de 3500 cas ont été répertoriés en 2014; les jeunes adultes en ont été les plus touchés. Ces maladies sont loin d’être les seules à gagner du terrain. La syphilis a connu une résurgence notable. Inutile de se fermer les yeux sur ce sujet, les infections transmissibles sexuellement et par le sang sont de plus en plus présentes en Montérégie comme ailleurs au Québec.

La Direction de santé publique explique cette tendance lourde par plusieurs facteurs : la banalisation des ITSS chez les jeunes, les rencontres avec des partenaires anonymes par le biais d’Internet, les activités sexuelles à risque liées à la consommation de stupéfiants, sans oublier la non-utilisation du condom comme pratique courante. Comme plusieurs porteurs de ces infections ne présentent aucun symptôme, ils peuvent infecter leurs partenaires sexuels sans en être conscients.

En Montérégie, la Direction de santé publique lance à nouveau une campagne de promotion pour que les jeunes adoptent des comportements sexuels sécuritaires. Pour ce faire, elle convie les jeunes gens âgés de 18 à 24 ans à consulter le microsite monprofilsexe.com. L’organisme utilisera aussi Facebook pour promouvoir ses messages et tiendra des activités dans les cégeps de la région.

Au coeur de cette campagne vient en tête de liste la promotion du condom. Sur le site monprofilsexe.com, les jeunes ayant des comportements sexuels à risque sont conviés à se faire dépister. La prévention chez les  15 à 24 ans constitue actuellement une priorité auprès de la Direction de la santé publique. Les ITSS poursuivent une montée en flèche sur le territoire depuis une quinzaine d’années.

Il est urgent d’agir auprès des jeunes pour inverser la tendance face à cette épidémie Dr Jean Rodrigue, directeur de santé publique de la Montérégie.

« Cette tendance préoccupe beaucoup la direction de santé publique. C’est d’ailleurs pourquoi, en Montérégie, au cours des dernières années, les professionnels de la DSP ont travaillé en collaboration avec les intervenants du réseau de la santé et des cégeps afin de promouvoir le recours aux services de dépistage des ITSS notamment pour les jeunes de moins de 25 ans. Dans tous les CSSS, des infirmières sont formées pour faire les tests de dépistage. Certaines cliniques jeunesse accueillent des patients âgés jusqu’au milieu de la vingtaine pour favoriser l’accès à ces services », souligne le directeur de santé publique de la Montérégie, Dr Jean Rodrigue.

Un questionnaire disponible sur le microsite vise à faire réfléchir les jeunes sur leurs comportements sexuels et les moyens de prévenir les ITSS. Les visiteurs trouveront les coordonnées de tous les centres de dépistage de la Montérégie. Depuis sa création au printemps 2013, près de 30 000 Internautes ont visité monprofilsexe.com.

« Il faut inviter les gens à risque à se faire dépister rapidement pour éviter de transmettre ces infections qui peuvent être lourdes de conséquences. Il est urgent d’agir auprès des jeunes pour inverser la tendance face à cette épidémie », rappelle le Dr Rodrigue.

 

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