Un an après Kronos à Varennes, c’est au tour d’ArcelorMittal de Contrecoeur d’être en lock-out

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Par Daniel Bastin
Un an après Kronos à Varennes, c’est au tour d’ArcelorMittal de Contrecoeur d’être en lock-out
Courtoisie

Rejet à 53 % de l’offre finale de la direction

Un autre lock-out risque de faire couler beaucoup d’encre : après celui de Kronos à Varennes en 2013, voilà qu’ArcelorMittal a décrété le 6 août dernier un lock-out à son usine de Contrecoeur à la suite du rejet à 53 % de l’offre « globale et finale » de la multinationale.

Cette fermeture survenue à 22 h 30 mercredi dernier touche près de 300 travailleurs de la section locale 9651 du syndicat des Métallos affiliés à la FTQ et elle a été suivie par des actes de vandalisme devant l’usine d’ArcelorMittal, en bordure de l’autoroute 30. Des syndiqués ont renversé une voiture, brisé le pare-brise d’une camionnette de l’entreprise et allumé un feu à l’entrée. Il y aurait eu également des bris à l’intérieur des installations.

Rappelons que le contrat de travail à Contrecoeur est échu depuis le 31 juillet dernier et que la nature du régime de retraite était au cœur des négociations entre les deux parties, pourparlers qui s’étaient même déroulés à la toute fin en présence d’un médiateur du ministère du Travail.

La direction voulait instaurer un régime à cotisations déterminées pour les nouveaux employés, alors que la partie syndicale exigeait de conserver l’actuel régime à prestations déterminées.

« L’entreprise est en santé, l’usine est en santé et le syndicat est prêt à discuter. Quel est le problème? On dirait que l’employeur cherche à profiter de l’actuel débat public sur les régimes de retraite au Québec pour faire avaler sa couleuvre. On ne le laissera pas faire un lock-out sur le dos des futurs retraités et des plus jeunes travailleurs de l’usine », a fait savoir Denis Trottier, coordonnateur régional du Syndicat des Métallos.

Enquête policière

Pour sa part, la direction d’ArcelorMittal a déploré par voie de communiqué les actes survenus dans la foulée de ce lock-out. « Des gestes regrettables et inacceptables ont mis en péril la sécurité des personnes présentes et causé des dommages matériels importants. » Une enquête policière serait en cours afin de trouver les responsables.

« C’est à regret que l’entreprise a dû procéder à un lock-out à la suite du rejet de l’offre finale à 53 % par les membres. La réduction substantielle des commandes en raison de l’incertitude générée par l’absence d’une entente avant la date butoir du 31 juillet a mené à ce lock-out », ajoute-t-on dans le communiqué envoyé aux médias, en soulignant que l’offre présentée aux syndiqués comportait une augmentation globale de 13 % pour les cinq prochaines années, portant le salaire annuel moyen à plus de 68 000 $. 

Pour sa part, le coordonnateur régional du Syndicat des Métallos, Denis Trottier, prévient : « Nos troupes resterons unies jusqu’à l’obtention d’un contrat de travail juste et équitable pour tous les travailleurs et toutes les générations ».

 

 

 

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