Transformer à Varennes les matières résiduelles non recyclables en biocarburants!

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Par Daniel Bastin
Transformer à Varennes les matières résiduelles non recyclables en biocarburants!
Enerkem

Projet de 90 M$ et création de 80 emplois directs et indirects

La première usine commerciale d’éthanol cellulosique du Québec verra le jour à Varennes, sur les terrains de l’entreprise Éthanol GreenField. Le projet de 90 M$ utilisera la technologie brevetée d’Enerkem afin de convertir des matières résiduelles urbaines non recyclables en biocarburants, au lieu d’envoyer ces déchets ultimes dans les sites d’enfouissement.

Une grande conférence de presse était tenue le 6 février dernier à Varennes pour annoncer l’intention du gouvernement du Québec d’octroyer 27 M$ pour le financement de ce projet environnemental. L’usine sera construite et exploitée par une coentreprise formée par Enerkem, une société qui crée notamment des biocarburants à partir de matières résiduelles, et Éthanol Greenfield, le plus grand producteur d’alcool au Canada, tous grades confondus.

Enerkem transforme les matières résiduelles solides disponibles en abondance, comme les textiles mélangés, plastiques, fibres, bois et autres déchets non recyclables, en gaz de synthèse, puis en méthanol, éthanol et autres produits intermédiaires. Cela est rendu possible grâce à sa technologie thermochimique mise au point depuis 2004 à l’université de Sherbrooke.

Pour l’usine de Varennes, les matières résiduelles non recyclables proviendront des secteurs institutionnel, commercial et industriel, en plus d’inclure des débris de construction et de démolition. Ceux-ci seront transformés en énergie plutôt de prendre le chemin des sites d’enfouissement.

110 000 tonnes de CO2 de moins

Lors de la conférence de presse, le président et chef de la direction d’Enerkem, Vincent Chornet, a expliqué que cette nouvelle usine ouvrira la porte à l’émergence d’un nouveau secteur énergétique et aidera à la gestion durable des matières résiduelles. Pour sa part, Jean Roberge, directeur général d’Éthanol GreenField a déclaré que ce projet d’envergure marque le début d’une transition vers une bioraffinerie intégrée à Varennes.

« Ce projet d’environ 90 M$ permettra d’éviter chaque année l’importation de l’équivalent de 33 millions de litres d’essence. Il devrait également permettre d’éviter annuellement l’émission d’environ 110 000 tonnes de CO2 grâce à l’utilisation de l’éthanol produit en remplacement de l’essence, ce qui équivaut à retirer 32 000 véhicules de la circulation. Ainsi, nous renforçons la sécurité des approvisionnements énergétiques du Québec dans une perspective de développement durable », a mentionné de son côté le ministre des Ressources naturelles et de la Faune, Clément Gignac, présent à Varennes.

80 emplois directs et indirects

Cette nouvelle usine devrait permettre la création de 40 nouveaux emplois directs, et 40 emplois permanents indirects, sans compter que les responsables du projet s’attendent à ce que la construction de l’usine amène la création ou le maintien de 130 emplois.

« Le Québec s’est engagé à réduire, d’ici 2020, ses émissions de gaz à effet de serre de 20 % sous le niveau de 1990, dans le cadre du Plan d’action sur les changements climatiques 2006-2012 »,  a fait valoir pour sa part le ministre du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation, Sam Hamad, également présent pour cette annonce.

« La construction de l’usine de production d’éthanol cellulosique de la coentreprise, formée de Enerkem et Éthanol GreenField, est une étape de plus vers notre objectif de réduction des gaz à effet de serre. C’est avec des projets solides et structurés, comme celui présenté aujourd’hui, que le Québec pourra réaffirmer son leadership vers une économie verte et durable. »

Celui-ci a précisé que la contribution du gouvernement du Québec de 27 M$ comprend une aide financière de 18 M$ du ministère des Ressources naturelles et de la Faune et un prêt de 9 M$ d’Investissement Québec.

Il est à noter que l’usine de Varennes serait le troisième projet commercial d’Enerkem puisqu’une usine de production de biocarburants à partir de déchets est présentement en construction à Edmonton, en Alberta, et qu’un autre projet est actuellement en développement dans l’état du Mississipi, aux États-Unis.

 

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