Un projet de 600 millions de dollars d’ici à 2018-2020

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Par Daniel Bastin
Un projet de 600 millions de dollars d’ici à 2018-2020
Port de Montréal

Expansion du port de Montréal à Contrecoeur

Plus d’une centaine de personnes ont assisté au souper-conférence organisé dans le cadre de l’événement de réseautage annuel Impact CLD 2011, le 1er décembre dernier, au centre multifonctionnel de Contrecoeur. Le conférencier était Jean-Luc Bédard, vice-président aux opérations à l’Administration portuaire de Montréal (APM) et capitaine du port, en compagnie de Jean-Philippe Paquin, directeur stratégie à l’APM.

Lors de son allocution, M. Bédard a rappelé l’importance d’un port pour la vitalité économique d’un pays, ce que beaucoup de gens ont tendance à oublier puisqu’on voit moins souvent les bateaux que les camions sur les routes par exemple. Et cette importance économique est d’autant plus grande que la mondialisation a fait littéralement exploser les frontières du commerce international au cours des dernières années.

M. Bédard a souligné à ce sujet que le port de Montréal est impliqué dans les deux tiers du commerce entre le Québec et l’Ontario. De plus, entre 2 000 et 3 000 personnes transitent par les installations portuaires à chaque jour, de même que 2 500 camions quotidiennement. Il ajoute que 2 200 bateaux accostent chaque année au port et que 80 trains empruntent les voies ferrées qui y mènent à chaque semaine.

Le conférencier a précisé qu’il y a 18 280 emplois générés par l’activité maritime, dont 5 400 de façon directe. Cette importance au chapitre économique s’explique notamment du fait que Montréal possède le port international le plus près du cœur industriel de l’Amérique puisque 40 millions de consommateurs sont à moins de huit heures de camion de celui-ci.

Horizon 2018-2020

Présentement, le nombre de conteneur EVP (équivalent de vingt pieds) qui transitent par les installations montréalaises est de 1,42 million et le port de Montréal approche lentement mais sûrement de sa pleine capacité, étant donné que le périmètre urbain empêche sa progression. Le port peut continuer de grandir de l’intérieur, mais sa croissance interne demeure limitée.

C’est en ayant une vue à long terme que l’APM s’est portée acquéreur de terrains de 468 hectares à Contrecoeur vers la fin des années 1980. Ces terres sont situées pas très loin des installations actuelles du port de Montréal à Contrecoeur, en bordure de la voie maritime, près de l’autoroute 30, des quelques industries et des voies ferrées.

« Ces terrains sont situés à 40 kilomètres en aval de Montréal, mais quand on traverse un océan, 40 kilomètres de plus c’est des « peanuts ». Ce n’est pas un gros facteur », a expliqué le capitaine Bédard.

Il a poursuivi en disant que le port de Montréal pourrait accueillir plus de conteneurs EVP par année, « mais à 1,7 million d’EVP, ça commencerait à grafigner! », c’est-à-dire que les installations seraient presque à pleine capacité. « Une chose est sûre, l’expansion se fera à Contrecoeur », a lancé M. Bédard lors de sa conférence. L’horizon envisagé se situerait aux alentours de 2018-2020, un horizon tout à fait réaliste a-t-il ajouté, en précisant qu’il faut toutefois que la croissance des activités du port et de l’économie en général se poursuive.

Selon le directeur stratégie chez APM, Jean-Philippe Paquin, le projet d’APM à Contrecoeur est estimé à environ 600 millions de dollars et comprendrait un terminal, des grues et un poste à quai, dans un premier temps. Il faudrait compter entre quatre à six ans pour obtenir les différents permis et autorisations nécessaires, un an pour la conception et trois ans pour la construction comme telle.

Pôle logistique de transport

Il ajoute qu’une année de travail est déjà investie dans ce projet d’envergure, alors que les études d’ingénierie et environnementales sont déjà amorcées. Ainsi, deux jours avant la conférence, M. Bédard était à Contrecoeur avec les fonctionnaires de Pêches et Océans Canada pour discuter sur le terrain de ce dossier.

Pour sa part, le Centre local de développement de Marguerite-D’Youville voit cette expansion d’un très bon œil. De plus, le CLD a entrepris plusieurs démarches pour qu’un pôle logistique de transport puisse s’ajouter au projet d’APM, c’est-à-dire un ensemble de services intermodaux auxquels se greffent différentes activités industrielles.

Le ministère du Développement économique, de l’Innovation et de l’Exportation du Québec devrait faire connaître sa décision en ce qui concerne le choix d’une région pour l’implantation d’un tel pôle logistique de transport.

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