« La population n’en peut plus de se stationner sur des promesses! », fulmine la mairesse Suzanne Roy

Le stationnement incitatif serait encore reporté par le ministère des Transports

« La population n’en peut plus de se stationner sur des promesses! », écrit-elle dans sa lettre en rappelant que, depuis 2007, Sainte-Julie a dû travailler avec sept responsables du dossier à l’Agence métropolitaine de transport (AMT), trois directeurs généraux du ministère des Transports du Québec de la direction de l’Est-de-la-Montérégie, ainsi que trois ministres des Transports

Elle souligne que la Ville a investi temps et argent pour que chemine ce dossier afin que la population ait un stationnement digne de ce nom qui lui donne le goût d’utiliser les transports en commun, comme le gouvernement provincial en fait pourtant la promotion dans le cadre de la Politique québécoise du transport collectif.

Une saga!

Ce qui est en train de devenir une saga a débuté en 2005, mais c’est en février 2007 que l’annonce tant attendue d’un protocole pour l’aménagement d’un stationnement incitatif et d’un terminus régional aux abords de l’autoroute 20 est faite par le député de Marguerite-D’Youville d’alors, Pierre Moreau. Le projet est estimé à 12,3 M$ à l’époque. Quelques jours plus tard, le Québec est appelé aux urnes et Pierre Moreau est défait par Simon-Pierre Diamond, de l’ADQ.

Au fil des ans, la population est bercée par plusieurs embellies dans ce dossier, comme en fait foi le résumé qui pourrait être trois fois plus long, publié ci-contre.

Toutefois, en janvier dernier, des rumeurs laissent entendre que ce projet ne serait pas dans le plan quinquennal des immobilisations du MTQ. Sainte-Julie rappelle alors à l’entourage du ministre que la Ville ne dispose que de 546 places de stationnement réparties dans quatre endroits différents, dont 80 d’entre elles dépendent des projets du propriétaire du terrain qui le loue en partie à la Municipalité.

De plus, Sainte-Julie a dû retrancher deux voies sur le boulevard Armand-Frappier, ce qui cause de la congestion de façon quotidienne, une situation d’autant plus inquiétante lorsqu’on sait que les travaux de démolition du viaduc seront entrepris d’ici la fin du mois de mars et que beaucoup de gens devront alors emprunter le nouvel accès à l’autoroute 20, en face du centre sportif de la Vallée du Richelieu…

La Ville a également fait valoir que le découragement des usagers est tel qu’ils abandonnent graduellement le transport collectif pour en revenir à leur voiture et que la Municipalité doit traiter de nombreuses plaintes relatives au manque d’espace de stationnement.

« En cette période où se multiplient les annonces, ne devrait-on pas d’abord et avant tout réaliser celles qui ont été préalablement annoncées et confirmées à maintes reprises? La population n’en peut plus de stationner sur des promesses! », martèle la mairesse dans sa lettre, ajoutant que Sainte-Julie a cru en la validité des signatures et des engagements des gens de l’AMT ainsi que des ministres des Transports.

Mme Roy demande donc que soit signé le plus vite possible le protocole d’entente afin que les usagers ne soient plus pris dans cette situation plus que désagréable.

 

 

Un projet pourtant annoncé depuis longtemps…

• 15 février 2007 : Pierre Moreau, alors député de Marguerite-D’Youville et adjoint parlementaire à la présidente du Conseil du trésor et responsable de l’administration gouvernementale, annonce la signature d’un protocole pour l’aménagement d’un stationnement incitatif et d’un terminus régional aux abords de l’autoroute 20 à Sainte-Julie. Quelques jours plus tard, la campagne électorale est déclenchée et le candidat Pierre Moreau, qui incluait dans ses engagements cette signature de protocole, est battu.

• 20 décembre 2007 : la ministre des Transports, Julie Boulet, le président-directeur général de l’AMT, Joël Gauthier et la mairesse de Sainte-Julie, Suzanne Roy, signent l’entente pour l’aménagement d’un stationnement incitatif, d’un terminus d’autobus et de bretelles d’accès à l’autoroute 20 Ouest, ainsi que le prolongement du boulevard Armand-Frappier et de la rue de Murano et le réaménagement du carrefour du chemin du Fer-à-Cheval et du boulevard Armand-Frappier.

• 23 février 2008 : la députée Nicole Ménard annonce en conférence de presse régionale que 26 millions de dollars seront investis sur les routes des circonscriptions de Marguerite-D’Youville et de Verchères. Il est alors mentionné que certains travaux réalisés avec ces fonds serviront à préparer l’implantation d’un nouveau stationnement incitatif en sol julievillois.

• Janvier 2010 : l’AMT annonce que les travaux de construction du nouveau stationnement incitatif à Sainte-Julie débuteront à l’été 2010. L’AMT mentionne également que son projet comprend maintenant 1030 places dès la première phase en raison du fort achalandage et de la croissance de la population.

• Octobre 2010 : parce que le stationnement incitatif continue de déborder, la Ville de Sainte-Julie ajoute progressivement, entre octobre 2010 et octobre 2011, 93 places de stationnement supplémentaires sur rue, portant le total à 143 places sur le boulevard Armand-Frappier. Avec, pour conséquence, de nuire à la circulation automobile sur cette importante artère collectrice.

•  Février 2011 : la mairesse rencontre le ministre des Transports de l’époque, Sam Hamad, pour lui faire part de son exaspération face à la lenteur du dossier du stationnement incitatif. À la suite de cette rencontre, le ministre fait parvenir une lettre le 5 avril 2011 pour mentionner qu’il a lui-même fait des démarches afin que le projet « franchisse les étapes nécessaires à sa réalisation dans les meilleurs délais ».

(Source : extraits de la lettre de la mairesse de Sainte-Julie Suzanne Roy ministre des Transports du Québec, Pierre Moreau.)