Maisons de chambres Chez Lise : le SPAL souligne l’anniversaire de Madame Lise

Sylvain Daignault, Initiative de journalisme local
Maisons de chambres Chez Lise : le SPAL souligne l’anniversaire de Madame Lise
Sophie Noreau, propriétaire de la maison de chambres chez Lise, Marylène Vandal, agente RESO au SPAL, Sylvain Larocque, conseiller municipal, district Saint-Charles, Lise Bissonnette, Catherine Fournier, mairesse de Longueuil, et Carl Lévesque, conseiller municipal, district Coteau-Rouge. (Photo : Le Courrier du Sud – Sylvain Daignault)

Véritable institution dans la communauté longueuilloise, Lise Bissonnette – ou Madame Lise, comme tout le monde l’appelle – s’est vu remettre une Mention d’excellence par le Service de police de l’agglomération de Longueuil (SPAL) pour son 81e anniversaire lors d’un BBQ organisé en son honneur dans la cour intérieure des maisons de chambres Chez Lise du chemin de Chambly à Longueuil le 17 mai.

«Mme Lise a sorti beaucoup de personnes de la rue, affirme Marylène Vandal, agente RÉSO qui a organisé l’événement. Aujourd’hui, elle passe plus souvent pour saluer les gens qui vivent ici que pour répondre à des appels pour des interventions. Lise a vraiment fait des miracles.»

Une foule bigarrée attend en ligne pendant que des policiers prennent les commandes. Un deuxième ou un troisième hamburger? Pas de problème!

Des membres de l’état-major du SPAL ainsi que la mairesse de Longueuil sont aussi sur place. «Mme Lise a tellement fait pour la communauté de Longueuil! On en a besoin de gens comme elle», a signifié Catherine Fournier.

Ouvrir son cœur
Visiblement surprise d’autant d’attention à son égard, Mme Lise explique avoir commencé au cours des années 1970 à louer des chambres, payables au mois, à des personnes bénéficiaires de l’aide sociale visiblement en détresse. «Le 4 ou le 5 du mois, certains cognaient à ma porte pour que je leur donne quelque chose à manger. Ils n’avaient plus d’argent. On ne parlait pas de maladie mentale à cette époque», explique-t-elle.

Au fil des années, constatant la croissance des besoins, Mme Lise a acquis d’autres immeubles afin d’augmenter son offre. «Au début, je les mettais deux par chambre. Je me disais qu’ainsi j’avais plus de chances qu’il y en ait un qui me paie!» lance-t-elle les yeux moqueurs.

Chez Lise
Chez Lise n’est pas un organisme communautaire mais une maison de chambres entièrement privée. Il s’agit en fait de la plus grosse maison de chambres au Québec. Elle accueille 135 personnes réparties dans 7 bâtiments. Chez Lise compte une douzaine d’employés.

Pour Isabelle Laplante, une ancienne résidente venue prêter main-forte, Chez Lise est la meilleure ressource qu’elle a trouvée quand elle était au fond du baril. «Je me suis toujours sentie en sécurité ici», affirme-t-elle.

La relève
Même si Mme Lise a passé le flambeau en 2020 en vendant ses immeubles et ses 135 appartements à Sophie Noreau, infirmière clinicienne, et une autre personne qui n’est plus de l’aventure, la dame de 81 ans se présente régulièrement au travail afin de donner un coup de pouce.

Mme Noreau souhaite continuer encore longtemps le travail de Mme Lise. «C’est incroyable, ce qu’elle a fait pour les gens de Longueuil pendant 50 ans. On ne peut pas laisser ça aller!»

Bien qu’elle admette que le défi est grand – les locataires ont droit à trois repas par jour plus une collation, ainsi qu’au lavage de leur chambre et de leur vêtements – Mme Noreau ne peut pas concevoir que toutes ces personnes se retrouvent un jour à la rue. C’est ce qui la motive à continuer.

Les pensionnaires de Chez Lise sont, pour la plupart, des personnes vivant de l’aide sociale, qui vivent avec des problèmes de santé mentale ou qui ont déjà été à la rue.

Partager cet article